210 pharmacies ferment chaque année en France: le secteur tire la sonnette d'alarme

Selon les chiffres de l’Union régionale des professionnels de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes, consultés par RMC, 210 pharmacies ferment chaque année en France. Leur nombre est passé pour la première fois sous la barre des 20.000 dans l'Hexagone.
Plusieurs représentants du secteur, accompagnés par le député Yannick Neuder (LR), ont appelé ce mercredi matin les pouvoirs publics à l'aide, depuis l'Assemblée nationale. Ils ont formulé 11 recommandations adressées aux autorités, comme la revalorisation de l’attractivité des métiers et des études pharmaceutiques, l’assouplissement des règles de transfert et de regroupement des officines mais aussi l'introduction d'aides financières pour favoriser le maintien ou l'installation d'officines dans les territoires.
Les zones rurales, notamment, s'inquiètent du manque de repreneurs. Dans le village de Saint-Christo-en-Jarez (Auvergne-Rhône-Alpes), 2.000 habitants au compteur, l'offre de soins est très développée, avec infirmier, kiné, ostéopathe, médecin et une pharmacie. L'autre pharmacie disponible se trouve à une quinzaine de kilomètres.
Les déserts médicaux fragilisent les pharmacies
Pour celle du village actuel, pas de fermeture de prévue mais un départ à la retraite d’ici cinq ans pour Philippe Prost. Il faut donc penser à la suite. Problème: le médecin généraliste va aussi partir et sans garantie qu'il ne soit remplacé. L'absence d'un médecin à proximité d'une pharmacie a "nature à fragiliser l'équilibre économique de l'officine". "Elle serait moins attractive si je n'avais pas le médecin à disposition sur la commune", explique-t-il.
Exonération de taxes et d'impôts en cas de reprise
Pour assurer la reprise de ces officines, la branche pharmacie de l’Union régionale des professionnels de santé demande des mesures incitatives. "Le dispositif France Ruralité permet, en cas de transmission d'entreprise dans ces territoires, d'être exonéré en impôts et en taxes", rappelle Olivier Rozaire, président en Auvergne-Rhône-Alpes. Selon lui, il faut également renforcer l’attractivité du métier, via des aides pour les étudiants en pharmacie en fin de cursus.
Dans la région, 53 pharmacies essentielles seraient menacées de disparition dans les prochaines années.