À la limite de la légalité, de nombreux bars restent ouverts grâce à la vente à emporter
Posés en haut des marches de Montmartre, les yeux rivés vers la vue plongeante sur Paris, Solène et Mazyar savourent un verre de vin blanc à emporter: "Ce serait dommage si même ça, c'était fermé. Moi, j'en ai besoin, surtout en période de fête, c'est déjà assez déprimant".
Quelques rues plus bas, Sarah termine ses courses de Noël par une bière dans son bar habituel: "Cela fait toujours du bien de voir des gens et son quartier animé. On vient, on commande notre bière et on se balade dans la rue, le tout avec le masque à portée de menton et en respectant les gestes barrières. On est habitués, cela fait presqu'un an qu'on vit avec le virus".
Si Sarah insiste sur les gestes barrières, Collette native du quarter, déplore que ça ne soit pas toujours le cas devant certains bars:
"Quand on boit, on enlève son masque, c'est un fait. Je suis d'accord pour un verre devant le café mais on le prend et on s'en va. Mais le plus souvent, ils sont collés les uns aux autres et ils donnent la maladie à leurs parents et leurs grands-parents mais ils s'en foutent".
Une initiative peu rentable pour les restaurateurs
Les bars et restaurants sont fermés depuis le 29 octobre mais les consommations à emporter restent autorisées. Alors, que ce soit pour soutenir leurs commerçants ou se détendre autour d'un verre, les clients sont au rendez-vous.
Car la vente à emporter reste une initiative plus qu'essentielle pour les bars et restaurateurs. Stéphane a commencé au début du mois en installant devant son restaurant un étal: "J'ai un peu de vin chaud, de croque-monsieur, de tartiflette. C'est pour avoir un peu de chaleur que l'on reste dans le contact, sinon on va aux Assedic".
Au grand bonheur de Flore une habituée: "Ça réchauffe le cœur. C'est tellement triste Montmartre sans personne". L'initiative séduit majoritairement dans le quartier même si elle reste marginale et peu rentable pour les professionnels du secteur.