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Santé

A Marseille, la crainte de la multiplication des contaminations dans les foyers surpeuplés

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A Marseille, des médecins demandent des logements alternatifs pour les personnes testées positives vivant dans des lieux surpeuplés.

Des médecins des quartiers nord de Marseille demandent des mesures face au risque de voir se développer des foyers de contaminations familiaux avec le déconfinement. Dans ces quartiers où la surpopulation empêche d’isoler efficacement les cas dans un même appartement, il faut selon eux rapidement proposer des solutions d’hébergement provisoires alternatives.

Dans le quartier de Malpassé dans le 13e arrondissement de la ville, des foyers de contamination familiaux, Slim Hadiji, médecin, affirme en avoir vu une soixantaine depuis le début de l’épidémie. Le dernier en date, il y a moins d’une semaine.

"Deux personnes qui sont venues se faire dépister et il s'est avéré que les six membres de la famille étaient aussi positifs. La semaine d'avant, il y a eu des cas dans le même bâtiment, ça fait un cluster. 6 personnes dans un T2 on n'arrivera jamais à isoler comme on le voudrait."

"Mettre à l'abri des sujets qui habitent dans des lieux trop surpeuplés"

Pour isoler les malades de leurs proches, Annie Lévy-Mozziconacci, également médecin membre de la cellule NordCovid, demande des solutions de relogement d’urgence.

"Ce qu'on demande actuellement c'est une aide des institutions pour avoir des logements alternatifs lorsqu'on est obligé de mettre à l'abri des sujets qui habitent dans des lieux trop surpeuplés. C'est l'urgence d'aujourd'hui."

De son côté, l’agence régionale de santé PACA assure avoir identifié deux lieux qui pourraient permettre un isolement des malades du Covid-19 mais seulement à partir du 11 mai prochain.

Invitée de Bourdin direct ce mercredi matin, Annie Levy-Mozziconacci, également conseillère municipale (PS) à la ville de Marseille, réclame ces "logements de transition" pour briser les chaînes de contamination.

"Dès qu'une personne est diagnostiquée positive, une association l'accompagne la personne dans la mise en place de son confinement, mais le surpeuplement dans un habitat exigu entraîne des conséquences. Ces foyers il faut les accompagner. Ma crainte, si on ne rompt pas la chaîne de contamination, c'est qu'on n'y arrivera pas."
Lionel Dian (avec J.A.)