"À travers la crise du Covid-19, Olivier Véran cache l'état catastrophique des hôpitaux à Marseille" dénonce Samia Ghali sur RMC

À Marseille, la classe politique est vent debout contre les décisions gouvernementale de placer les Bouches-du-Rhône en zone d'alerte maximale. Les élus locaux assurent que la situation est en train de s'améliorer et Samia Ghali estime que cette décision a uniquement pour but de cacher l'état des hôpitaux du département.

La Guadeloupe et les Bouches-du-Rhône, ont été placées en zone d'alerte maximale, a annoncé mercredi le ministre de la Santé Olivier Véran. Les rassemblements de dix personnes sur la voie publique sont désormais interdits mais surtout, les bars et les restaurants doivent à nouveau baisser le rideau, au grand dam des restaurateurs et élus locaux.

Le président de la région Renaud Muselier a ainsi dénoncé une "punition collective décidée de façon unilatérale". La maire de Marseille, Michèle Rubirola, a évoqué une décision prise sans consultation des autorités locales. "Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce", a-t-elle ajouté.

"Il pleut à la Timone!"

Pour Sami Ghali, deuxième adjointe à la mairie de Marseille, la décision des autorités sanitaires s'est faite uniquement pour masquer la situation des hôpitaux publics du département "Regardez l'état des hôpitaux à Marseille, ils sont dans un état catastrophique. Il y a deux jours un journal local a montré la pluie dans l'hôpital de La Timone. Il pleut à la Timone! C'est ça qu'Olivier Véran veut cacher. Il cache à travers l'épidémie de Covid-19 l'état de l'hôpital", a-t-elle dénoncé sur RMC ce jeudi.

"En réalité aujourd'hui il y a moins de Covid-19 que d'habitude. Après il y a le tout-venant malheureusement en terme de réanimation mais il y a les hôpitaux privés qui peuvent aussi accompagner. Est-ce qu'on les a mis à contribution ? non alors qu'ils sont prêts à le faire. Il faut arrêter de prendre les Marseillais pour ce qu'ils ne sont pas. Aujourd'hui on paie le prix fort de la situation de l'hôpital public à Marseille qui a été complètement délaissé par l'Etat", a-t-elle ajouté.

Légère amélioration des contaminations, inquiétude dans les hôpitaux

À Marseille, de nombreux élus locaux déplorent une mesure injuste, considérant que la situation était en en train de s’améliorer dans tout le département. Le taux d’incidence, sur la semaine du 14 au 20 septembre est ainsi passé de 193 pour 100.000 contre 228 la semaine précédente. Autre baisse, celle du taux de positivité des tests, passé de 8,7 à 8,2% sur la même période.

Des chiffres en baisse mais toujours élevés qui ont poussé le gouvernement à prendre de telles mesures : "Il faut un temps long pour considérer qu’un territoire est en train de gagner progressivement la bataille contre le coronavirus. Trois ou quatre jours de stabilisation affichés ne suffisent pas à considérer qu'on est véritablement sur la bonne voie", a précisé le ministre de la Santé Olivier Véran mercredi.

Car à l'hôpital au contraire, la situation se détériore. Au sein de La Timone, le principal établissement de la cité phocéenne, le service de réanimation est plein et des opérations pourraient être déprogrammées dès la semaine prochaine pour faire de la place aux nouveaux patients, assure un réanimateur de l'établissement. Dans le département, les services de réanimation sont pleins à 84%, tous cas confondus.

Guillaume Dussourt