Allocations familiales: "Ce n'est pas normal que tout le monde les perçoive"

Alors que l'exécutif a présenté son projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, qui prévoit de réduire le déficit global de la Sécu de trois milliards d'euros en un an, plusieurs députés réfléchissent à faire évoluer la politique familiale. Une mesure en particulier est envisagée, qui ne figure pas à l'heure actuelle dans les projets du gouvernement: la suppression de l'universalité des allocations familiales.
Olivier Véran, député La République en marche de l'Isère et rapporteur général de la commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale, souhaiterait ainsi les supprimer pour les familles les plus aisées, pour en faire bénéficier davantage les foyers les plus défavorisés.
"Quand on est un couple avec au minium deux enfants et qu'on gagne 10-12.000 euros par mois, on touche des allocations à hauteur de 32,50 euros. Je m'interroge sur ce que signifient ces 32,52 euros. Est-ce qu'ils ne seraient pas plus utiles pour des familles monoparentales, des mères isolées avec des enfants ou des familles qui vivent dans la précarité ?", explique le député.
Certaines familles aisées estiment ainsi que l'universalité des allocations familiales n'est pas "normale". "En tant que ménage aisé, je les ai touchées", raconte Magalie, mère de trois enfants. "Mais je pense que ce n'est pas forcément normal. Je m'en serais passée, franchement", assure-t-elle. Mais leur suppression ne fait toutefois pas l'unanimité.
"Un équilibre entre les enfants"
Cécile, mère de deux enfants, reçoit 200 euros par mois. Pour elle, il ne faut pas toucher à cette aide d'abord destinée aux enfants.
"Je trouve que c'est une mauvaise idée. Ce n'est pas parce que les foyers sont aisés qu'ils n'ont pas forcément besoin d'allocations. Les allocations sont nécessaires et contribuent aussi au fait d'avoir un équilibre entre les enfants quel que soit le niveau de revenus de leurs parents", explique-t-elle.
Un avis partagé par Dominique Marmier, président de la fédération "Familles Rurales" qui estime que "ce n'est pas en allant chercher sur la politique familiale des économies que l'on pourra rétablir l'équilibre du déficit de l'Etat".