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Bientôt une pilule contre le Covid-19? Le laboratoire Merck dépose une demande d'autorisation d'un médicament

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Pour que cette pilule, qui divise les comorbidités par 2, soit efficace contre le Covid-19, il faut l'ingérer dans les 5 jours après avoir été contaminé.

Et si c'était ça? Le laboratoire américain Merck a annoncé lundi avoir demandé l'autorisation en urgence aux Etats-Unis de sa pilule contre le Covid-19, un remède facile à administrer appelé à devenir un outil crucial dans la lutte contre la pandémie, car complémentaire des vaccins. 

C'est une petite pilule qui s'avale dans un simple verre d'eau et qui, selon les derniers essais, divise par 2 les risques de décès et d'hospitalisation. Le Molnupiravir est un traitement particulièrement efficace chez les patients avec des comorbidités, assure le laboratoire américain Merck qui produit la pilule soi-disant miracle.

La condition pour que ça marche? La prendre dans les 5 jours après avoir été contaminé au Sars-Cov-2. Ce nouveau médicament est une avancée significative dans la lutte contre le Covid-19 affirme le laboratoire. L'entreprise américaine a donc déposé une demande d'autorisation en urgence aux Etats-Unis mais affirme travailler activement avec les autres agences du médicament.

L'objectif: pouvoir vendre ces pilules partout dans le monde. Les antiviraux comme le molnupiravir agissent en diminuant la capacité d'un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Leur application peut être double: à la fois permettre aux personnes déjà atteintes de ne pas souffrir de symptômes graves, mais aussi à celles ayant été en contact rapproché de ne pas la développer. 

Et le marché est énorme. Par anticipation, le groupe a déjà commencé la production de molnupiravir à grande échelle et prévoit de fabriquer les doses nécessaires pour 10 millions de traitements d'ici la fin de l'année. Et Merck a déjà passé des accords avec certains Etats, dont les Etats-Unis, qui ont prévu d'en acheter 1,7 million si le molnupiravir était approuvé. 

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Le taux d'hospitalisation ou de décès chez les patients ayant reçu le médicament a été de 7,3%, contre 14,1% chez ceux ayant eu un placebo. Aucun décès n'a été constaté chez les personnes traitées avec le molnupiravir, contre 8 dans le deuxième groupe. 

Les résultats étaient suffisamment convaincants pour qu'un comité indépendant de surveillance des données, en consultation avec la FDA, décide d'arrêter l'essai prématurément. Le marché étant potentiellement énorme, plusieurs laboratoires se sont positionnés sur ce créneau.

Pfizer teste actuellement sur des milliers de personnes son propre traitement antiviral, nommé PF-07321332, à la fois pour en évaluer l'efficacité sur les personnes déjà atteintes du Covid-19, ainsi que chez l'entourage d'une personne ayant contracté la maladie, afin de leur éviter de la développer à leur tour. 

Lundi, on a appris que l'Europe a commencé l'évaluation du Ronapreve. Ce traitement par anticorps du laboratoire Roche, basé en Suisse, est lui administré à l'hôpital en intraveineuse. Et les premiers résultats semblent, eux aussi, prometteurs.

Nicolas Ropert (avec Guillaume Dussourt)