Botulisme: inquiétude après les cinq hospitalisations à cause d'un pesto, 600 pots recherchés

Une véritable course contre-la-montre est lancée pour les autorités sanitaires après la découverte de cinq cas probables de botulisme, ce lundi 9 septembre. Les patients, tous majeurs, "sont actuellement en réanimation, conscients, intubés, ventilés" au CHRU de Tours a précisé ce mardi soir le préfet de l'Indre-et-Loire. Ils ont consommé des conserves de pesto à l’ail des ours lors d'un repas d'anniversaire vendredi dernier.
Les autorités ont pris la décision de retirer le produit concerné, un pesto de la marque “O ptits oignons”, basée à Tours. 600 pots sont concernés, ils ont tous été vendus au cours de quatre événements en Indre-et-Loire depuis mars. Si vous en possédez, il faut les jeter et ne pas les ouvrir.
"On n'est à l'abri nulle part"
Le producteur de pesto était présent lors d’un événement que Lucie et sa famille ont fréquenté fin mars. "On a acheté plusieurs petits pots de ce produit, on avait goûté sur place et il n'y avait aucun souci. Et quand on les a remangés à la maison, pareil".
Alors quand elle a découvert mardi matin que cinq personnes avaient été hospitalisées après avoir mangé ce pesto, c'était la panique. "On a eu peur. J'ai appelé mon père imméditament pour voir si ça allait. Il l'a mangé et pas de souci", explique-t-elle, soulagée.
"On nous dit de faire attention aux grandes surfaces. Finalement, on n'est à l'abri nulle part", souffle-t-elle.
Ces boîtes ont été vendues lors de quatre événements cet été, dont l’un était organisé le week-end dernier au Chateau de la Bourdaisière.
"C'est un marché gourmand et cet exposant vient depuis de nombreuses années. Cet exposant vend des produit à base d'ail des ours. On n'a jamais eu de remarques, jamais eu de personnes malades...", explique Cyril Braye-Lécureuil, directeur du château.
Sur sa page Facebook, le producteur des conserves mises en cause s'est dit "sincèrement désolé" de cette situation et envoie "toute sa compassion" aux personnes hospitalisées.
Quelles suites pour l'enquête?
La priorité est désormais de "valider scientifiquement l'hypothèse du botulisme et puis de leur assurer le meilleur traitement possible". Il faut aussi faire de "la prévention pour éviter que d'autres personnes ne consomment le produit" suspecté.
Les autorités sanitaires retracent le parcours de ces produits. Dès mardi, la Direction départementale de la protection des populations d'Indre-et-Loire (dirigée par la préfecture) a débuté ses recherches avec quatre enquêteurs mobilisés qui ont d'abord identifié le produit concerné.
C'est le lot 04-2025 qui est mis en cause à ce stade. Il contenait 600 bocaux, tous vendus à quatre occasions différentes ces six derniers mois en Indre-et-Loire. 30% ont été achetés par carte bancaire. Les consommateurs sont en train d'être contactés. Pour les 70% restants, un rappel du produit a été lancé, mais aussi un communiqué à destination des mairies. Les autorités comptent également sur les professionnels de santé: chacun d'entre eux, partout en France, a reçu mardi matin un appel à la vigilance face à de potentiels nouveaux cas.