Bretagne: les élus inquiets après l'annonce de nombreux plans sociaux dans la région

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Sur le port de Bloscon à Roscoff, les guichets blancs de la Brittany Ferries sont fermés. Yves Gouez, commissaire de bord, n'a pas mis un pied en mer depuis longtemps. Trop longtemps: "Je n’ai jamais eu un jour de chômage de toute ma vie professionnelle en 30 ans et là ça fait cinq mois que je suis au sec, c’est difficile".
À 52 ans, ce marin est au chômage partiel, comme quelques 2/3 des 800 employés du siège de la compagnie à Roscoff. "On craint pour l’avenir de la compagnie et nos emplois. Il y a des efforts qui vont être faits par les salariés sur les temps de travail, les effectifs, on va faire ce qu’on peut mais ça ne suffira pas à faire passer la vague". Un arrêt du travail lié à la situation britannique qui emploie entre 2.400 et 3.100 emplois selon la saison et a transporté seulement 200.000 passagers en juillet et août, contre 780.000 un an plus tôt.
"Ce sont des pans entiers de notre économie qui sont menacés"
Hotels, restaurants, boutiques de souvenirs, c'est tout une ville qui tourne au ralenti. Depuis son bureau de maire, Odile Thubert-Montagne, observe le climat social se tendre: "On est au-delà du stade de l’inquiétude. Les difficultés sont là puisqu’il y a bon nombre de bateau arrêtés".
Britanny Ferries à Roscoff, Air France à Morlaix, Nokia à Lannion, pour Christian Troadec, maire de Carhaix et ancien chef de file du mouvement des bonnets rouges, l'Etat doit venir au secours de la région, et vite : "Ce sont des pans entiers de notre économie qui sont menacés. Le prochain comité social d'entreprise de la Brittany Ferries est prévu jeudi. Dans l'attente d'annonces, les salariés, comme Yves Gouez, continuent de naviguer à vue.