RMC
Santé

"C'est 20% du chiffre d'affaires": médecin, restaurant, faut-il faire payer les rendez-vous non honorés?

placeholder video
Chez le médecin, chez le coiffeur ou au restaurant, les rendez-vous non honorés sont un fléau qui ont un coût pour les professionnels. Et certains aimeraient les sanctionner en faisant payer les indélicats.

Restaurateurs, professionnels de santé et même coiffeurs, tous sont victimes des "lapins" posés par les clients ou les patients. À tel point que le phénomène serait un véritable fléau, même si l’ampleur est difficile à établir.

Dans le domaine de la santé, en moyenne 2,5 rendez-vous par semaine ne sont pas honorés chez chaque médecin généraliste, soit environ 6 millions de rendez-vous manqués sur 250 millions annuels, selon le syndicat MG France. La plateforme de réservation Doctolib estime elle à 3,4% les rendez-vous non honorés chez les généralistes et les pédiatres (sans annulation ni information préalable), 4,5% chez les autres spécialistes et 6,2 % pour les dentistes.

Une taxe lapin

"J'en ai un par jour. Et je n'ai pas de retour, pas d'excuses", explique sur le plateau d'Estelle Midi David, médecin qui cependant assure qu'il arrive à combler ces moments. "Quand quelqu'un ne vient pas, heureusement soit j'étais un petit peu en retard, soit j'ai des milliards de paperasses. Ce n'est jamais du temps de perdu, quant à l'argent, ce n'est pas mon point de vue", assure-t-il.

Le phénomène est tel que le gouvernement Attal avait imaginé la "taxe lapin" avec 5 euros à payer par rendez-vous non honoré. La taxe qui devait entrer en vigueur au 1er janvier dernier mais qui n’a toujours pas vue le jour, faute de vote du budget.

Même fléau pour les restaurateurs. Avec ces clients qui réservent et qui ne viennent finalement pas. Là, des chiffres, invérifiés, évoquent une perte globale de 15% de chiffres d’affaires pour la profession. "Ça peut représenter 20% du chiffre d'affaires", déplore Stéphane Manigold, le restaurateur des Grandes Gueules.

Médecins, restaurants : faut-il payer les réservations non honorées ? - 30/01
Médecins, restaurants : faut-il payer les réservations non honorées ? - 30/01
21:47

Vers une assurance?

"C'est un drame, on mobilise des ressources et du personnel et refusé des potentiels clients. Dans ce pays, le risque ce n'est pas aux commerçants de le porter. C'est aux assureurs de le porter et je les invite à créer une offre pour les plateformes de réservation", appelle-t-il, sur RMC et RMC Story.

Le phénomène du "No Show" ("pas venu") affecte également les salons de coiffure: "J'ai un salon de coiffure avec 8 salariés et on a environ 5 rendez-vous qui sautent par semaine", explique Mickaël. "Derrière vous refusez des clients et mis bout à bout à l'année, ça fait une perte de chiffre d'affaires colossale. Donc désormais on fait verser un acompte sur les prestations longues".

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC