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"C’est évident qu'il va devenir majoritaire": pourquoi le variant Delta du Covid-19 inquiète les autorités sanitaires

Alors que la situation sanitaire s'améliore encore, les autorités appellent les Français a sa faire vacciner avant qu'il ne soit trop tard.

Mi-avril au Royaume-Uni, le variant Delta c’était 5% des cas de coronavirus. Aujourd’hui, c’est plus de 90%. En France, nous serions actuellement au même niveau que nos voisins britanniques il y a 2 mois. 

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Mais difficile d’évaluer sa présence selon Catherine Hill, épidémiologiste.

“En France, on fait une enquête une fois par semaine dans laquelle on séquence 3000 prélèvements positifs. C’est très peu et donc en réalité, on ne sait pas du tout”, avoue-t-elle.

Dans tous les cas ce variant est loin d’être majoritaire sur le territoire. Mais une course entre lui et la vaccination est engagée. Alors pour que la vaccination franchisse la ligne d’arrivée la première et évite une quatrième vague à la rentrée, Catherine Hill suggère d’amener le vaccin directement aux patients. “La première chose à faire, c’est de donner des doses aux médecins généralistes qui peuvent aller vacciner à domicile et qui savent où sont les gens à risque qui ne sont pas vaccinés”, explique-t-elle.

Le vaccin, efficace?

Selon Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine, le variant indien deviendra majoritaire sur le sol français. 

“C’est un variant beaucoup plus contagieux que les autres variants qu’on a vu jusqu’à maintenant, ce qui explique qu’il se répand et se multiplie extrêmement vite. S’il se transmet plus en revanche, ce n’est pas du tout sûr qu’il engendre des formes plus graves. 
C’est évident que le variant indien va devenir majoritaire. Il va prendre la place des autres variants. Mais ce n’est pas parce qu’il devient majoritaire que le nombre de cas va exploser. Si la couverture vaccinale devient vraiment optimale le nombre de cas va baisser même si le variant devient prioritaire”, explique-t-elle sur RMC, invitée d'Apolline de Malherbe ce mercredi.

Elle rappelle qu’une fois de plus, la meilleure arme contre ce variant, c’est la vaccination.

"Le vaccin est vraiment efficace contre ce variant. Mais le problème de l’endroit où ce variant a émergé, c’est que c’était une zone où la couverture vaccinale était assez faible. En Angleterre, il y a une couverture vaccinale large, mais principalement avec une dose de vaccin et d’ailleurs les personnes qui ont été infectées par ce variant sont des personnes qui soit n’ont pas été vaccinées soit ont été vaccinées avec une seule dose”, assure-t-elle.

Pour le moment, 27% des Français ont reçu les deux doses. Avec un tel variant, il en faudrait plus de 80% pour atteindre l’immunité collective.

Azaïs Perronin avec Guillaume Descours