"C’est inhumain": plusieurs milliers de couples binationaux toujours séparés par l'épidémie de Covid-19
Passer plusieurs mois sans son conjoint bloqué à l'autre bout du monde. C'est ce que vivent certains couples binationaux depuis le début de la crise sanitaire. À cause du coronavirus, les ressortissants hors UE ne peuvent toujours pas retourner en France, sauf dans certains cas très précis. Pour pouvoir être réunis les couples doivent apporter des preuves de vies communes pour qu'un laissez-passer soit délivré.
Christine, 51 ans, se bat depuis 4 mois pour faire revenir son compagnon brésilien coincé alors qu'il était parti chercher un document pour leur futur mariage rien n'avance à tel point qu'elle vient d'écrire au Premier ministre pour appeler à l'aide : "On est en colère, on nous promet des choses rapides qui doivent durer huit à dix jours. Les dossiers devaient être à l’ambassade dès lundi mais maintenant on nous parle de délais de trois semaines. Le consulat brésilien ne répond même plus au téléphone ni au mail", explique-t-elle sur RMC.
"Je me sens abandonnée par la France"
Argentine, Stéphanie est bloquée seul dans le centre du pays tandis que son conjoint l'attend à 11.000 km de là, dans le Val-de-Marne. Elle est désemparée : "Je me sens abandonnée par la France, je n’arrive pas à croire qu’ils ne me laissent pas rentrer. Ils demandent des preuves mais on habite ensemble sans avoir de papiers qui le prouvent et c’est terrible". Stéphanie n'a donc pas de compte bancaire commun avec son conjoint ni de quittance de loyer et ça complique tout pour avoir la dérogation.
Des situations qui font réagir certains parlementaires comme Anne Genetet députée LREM des Français de l'étranger : "Il n’y a aucun risque à les faire revenir. Ils rédigent une attestation sur l’honneur en disant qu’ils sont bien en couple, on leur donne un visa puis on les laisse venir. Qui sommes-nous pour juger le fait qu’ils ne soient pas mariés. C’est inhumain de ne pas leur laisser la possibilité de se retrouver". Et selon la députée environ 1500 personnes seraient dans cette situation.