"C'est injuste": êtes-vous prêts à payer plus cher les médicaments, comme l'amoxicilline?
Comment faire face à la pénurie de médicaments? Depuis plusieurs mois, 450 médicaments font régulièrement face à des ruptures de stock.
Le gouvernement a donc une piste: payer plus cher l'amoxicilline de 10% en échange de garanties sur la fin de la pénurie. Matignon a d’ailleurs passé un accord avec 13 laboratoires pharmaceutiques. Une solution pour que les patients puissent se fournir, mais qui coûtera aussi plus cher aux malades.
"Ils renonceront à se faire soigner"
Cette hausse du prix de vente de l'amoxicilline, c'est avant tout une main tendue aux laboratoires pharmaceutiques pour qui ce type de médicaments n'était plus rentable.
“Les prix des médicaments qui sont génériqués atteignent des seuils tellement bas qu’ils ne peuvent plus être fabriqués à un prix suffisamment intéressant et avec une marge raisonnable”, explique Patrick Errard, l'ancien président du syndicat Les Entreprises du médicament.
Mais pour Catherine Simonin, membre du bureau France Assos Santé, cette augmentation est avant tout un coût supplémentaire pour le porte-monnaie des patients...
“Ils renonceront à se faire soigner et ceux qui n’ont pas de complémentaire santé, ils devront débourser de plus en plus. C'est parfaitement injuste”, s’insurge-t-elle.
Une inquiétude partagée par Jérôme Martin, co-fondateur de l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament: “Changer le prix, ce n’est que se placer sur un marché du plus offrant. Ça ne répond pas au problème structurel”...
D'autres médicaments bientôt concernés par cette augmentation?
Selon lui, les pénuries sont dues à l’augmentation de la consommation mondiale. Une autre solution pour agir sur la pénurie des médicaments serait donc de coordonner l'approvisionnement à l'échelle européenne, comme cela avait été fait pour les vaccins anti-Covid.
Si l'augmentation de 10% de l'amoxicilline a été validée par le gouvernement face à la pénurie de médicaments en France, cela ne coûtera que quelques centimes de plus aux patients. Si ce test se révèle concluant, le ministre de la Santé pourrait étendre ce dispositif à d'autres médicaments dans les prochains mois.