"C’est le début d’un geste mais c’est largement insuffisant": à Mulhouse, le personnel soignant de l'hôpital pas satisfait des annonces que va faire le gouvernement

Alors qu'Edouard Philippe doit annoncer ce mercredi la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux, les soignants estiment qu'il ne répond pas à leurs revendications et affirme vouloir poursuivre la grève.

Le gouvernement va présenter ce mercredi matin son troisième plan d’urgence en six mois. Edouard Philippe doit annoncer la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux. 

Mais à Mulhouse, où il manque pas moins de 27 médecins et plusieurs postes d’infirmières, on regrette déjà que le gouvernement ne s’engage pas dans un véritable plan d’urgence. Infirmière aux urgences de Mulhouse depuis 15 ans, Alexandra n’est pas satisfaite de l’annonce d’une prime pour les soignants. 

"On veut une vraie revalorisation avec une augmentation des indices. Ça ne passe pas par les primes parce que les primes, elles ne comptent pas pour les retraites. Ce qui a été demandé depuis le début de la grève, c’est 300 euros par agent en plus. Une infirmière qui débute sans les week-ends, sans les jours fériés, sans les nuits, elle tourne autour de 1500 euros. Il faut agir maintenant. Il faut des mesures concrètes et efficaces", explique-t-elle.

Vers la poursuite du mouvement

En manque de personnels, Alexandra et ses collègues sont en grève depuis plus de 6 mois. La reprise d’un tiers de la dette, qui sera annoncé par Edouard Philippe ce matin, est un premier pas reconnaît Fabrice Jaugey, secrétaire général FO au sein de l’hôpital.

"C’est le début d’un geste, mais c’est largement insuffisant. Il faudrait reprendre la totalité de la dette, plus réinjecter de l’argent. Cette dette fait en sorte qu’on n’a plus assez de fond de roulement pour pouvoir embaucher, pour pouvoir investir dans le matériel et pour pouvoir garder nos lits", indique-t-il.

À Mulhouse, ces soignants l’assurent: tant que les revendications ne seront pas entendues, le mouvement se poursuivra.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours