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"C'est sain que le gouvernement reprenne son rôle de décideur": nouveau membre du Conseil scientifique, le Pr. Olivier Guérin s'exprime pour la première fois

Gériatre et nouveau membre du Conseil Scientifique, le Professeur Olivier Guérin s'exprime pour la première fois sur RMC.

Le Conseil scientifique s'agrandit. Quatre nouveaux experts ont été nommés à l'instance qui éclaire le gouvernement sur sa gestion de la crise sanitaire. Ces quatre scientifiques s'ajoutent aux 13 membres déjà en place.

Avec ces nouveaux visages, le Conseil scientifique va élargir ses champs de compétence, et "il y avait aussi besoin de sang neuf”, de l'aveu de son président Jean-François Delfraissy, vu le rythme de travail épuisant que connaît le conseil depuis sa naissance il y a presque un an.

Voilà pourquoi la chercheuse Catherine Chirouze vient soulager les efforts des deux infectiologues déjà présents. Le président de la société française de gériatrie Olivier Guérin va quant à lui permettre de mieux prendre en compte la population âgée, première victime du virus.

Au micro de RMC, il précise qu’ils étaient déjà “très en lien avec le Conseil scientifique”. Selon lui, l'important, c’est aujourd’hui de protéger nos aînés le plus vite possible. “La première solution, c’est la vaccination. La maintenant, il faut accélérer le mouvement au bénéfice des personnes qui sont les plus loins du soins”, affirme-t-il.

Il reconnaît par ailleurs que le Conseil scientifique qu’il intègre n’a plus la même influence sur les décisions politiques qu’au début de la crise. 

“Au début de la pandémie, le pouvoir exécutif avait besoin à tout prix de l’avis des scientifiques et des médecins puisqu’on était face à l’inconnu. Aujourd’hui on est face à une crise qui dure et où on connaît mieux la maladie même si les variants changent la donne. Ceci dit, je trouve assez sain que le politique retrouve sa place de décideur sur l’ensemble des sujets qui concernent la vie des Français et il n’y a pas que le sujet du virus lui-même”, assure-t-il.

Le confinement, "une arme de destruction massive"

Sur un éventuel reconfinement il se dit prudent. S’il n’écarte pas cette possibilité en cas de nécessité, il estime que le confinement ne se décide pas à la légère. 

“Le confinement, c’est une arme qui marche, mais c’est une arme de destruction massive pour la vie sociale donc c’est à utiliser à bon escient. Si malheureusement nous sommes en échappement, je ne crois pas que nous pourrons y échapper. Mais à l’heure actuelle, les mesures prises semblent tenir dans la plupart des territoires”, indique-t-il.

En plus d’Olivier Guérin, la spécialiste de pédopsychiatrie Angèle Consoli intègre aussi le Conseil scientifique. Il sera très utile pour réfléchir à l'impact de l'épidémie sur la santé mentale des Français. Et avec le vétérinaire de formation Thierry Lefrançois, c'est l'apport d'un nouveau regard, plus global, associant la santé humaine, la santé animale et l'environnement. 

Guillaume Descours