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Santé

"C’est tellement motivant comme sujet qu'on n'arrive pas à décrocher": en plus de soigner les patients, ce médecin consacre le reste de son temps à la recherche contre le coronavirus

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Le docteur Matthieu Daniel, médecin réanimateur au sein du Groupe Hospitalier Universitaire Paris psychiatrie & neurosciences, fait déjà de la recherche en temps normal. Mais dans ce contexte, c'est une part plus importante de son quotidien.

Soigner, mais aussi chercher. Cette pandémie qu’est le coronavirus bouleverse nos soignants. Les médecins et paramédicaux font tout au quotidien pour sauver le maximum de patients. Mais face à ce virus inconnu, ils sont parfois démunis. Et donc, certains se lancent dans des recherches scientifiques pour essayer de mieux comprendre le coronavirus. Comme le docteur Matthieu Daniel, médecin réanimateur au sein du Groupe Hospitalier Universitaire Paris psychiatrie & neurosciences.

Il partage son quotidien entre la prise en charge des patients Covid, 18 dans son service, et son projet de recherche en neurologie, qui va débuter dans les prochains jours.

Après avoir passé la moitié de la journée dans son service à soigner des patients atteints de Covid-19, le docteur Matthieu Daniel consacre le temps qui lui reste à la recherche.

“La première chose que je fais quand j’arrive chez moi, je mange un peu, puis après, j’ouvre mon ordinateur et on essaye d’avancer sur les projets. C’est tellement motivant comme sujet que bien souvent, on n'arrive pas à décrocher non plus”, explique-t-il. 

Avec plusieurs médecins, ce réanimateur lance une étude pour analyser comment le coronavirus, intégré au nerf olfactif, provoque une perte de goût et d'odorat chez certains patients.“L’hypothèse, c’est que le virus est capable de migrer par l’intermédiaire des neurones de migrer jusqu’à plusieurs sites du système nerveux central notamment le tronc cérébral juste en dessous”, affirme le médecin.

Des recherches sur les mécanismes du virus

C'est là, dans cette zone, que le virus pourrait interférer avec les commandes de notre cerveau et déréguler par exemple la fréquence cardiaque. Ces hypothèses, si elles sont vérifiées, constitueraient une avancée importante.

“On va essayer de trouver comme ça des pistes qui nous permettront à l’avenir de mieux comprendre les mécanismes de la maladie. Et peut être ensuite de trouver des pistes pour d’autres traitements, des alternatives thérapeutiques pour les patients”, ajoute-t-il.

Au total 75 patients doivent intégrer leur protocole de recherche.

Juliette Pietraszewski et Caroline Philippe avec Guillaume Descours