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"C'est un coup d'arrêt brutal": Le Touquet touché de plein fouet par la fuite des touristes anglais

Le Royaume-Uni a décidé unilatéralement et à la surprise générale de placer la France sur une "liste rouge" qui a causé la fuite des touristes britanniques en fin de semaine dernière pour éviter une quatorzaine forcée à leur retour.

La quarantaine britannique imposée aux personnes en provenance de France depuis samedi a précipité les voyageurs dans les gares, les ports et les aéroports ce week-end pour échapper aux deux semaines d'isolement. 160.000 vacanciers britanniques se trouvaient en France au moment de l'annonce de cette mesure.

Une décision qui prend de court la ville du Touquet, dans les Hauts-de-France. Les britanniques représentent habituellement environ un quart des touristes selon l’UMIH du département. Un manque a gagner important pour cette station balnéaire.

"Toute l'histoire de l'aéroport s'est construite autour de la fréquentation par les Anglais"

C’est le premier signe du départ des Britanniques. Le tarmac de l’aéroport du Touquet endormi. 50 avions de touristes anglais la semaine dernière, là zéro. Philippe Cotrel le directeur de l'aéroport, n’a jamais vu ça.

"On est à 20 minutes de l'Angleterre ici. Mais pour l'instant le trafic s'est complètement figé. Personne ne s'y attendait, surtout pas les Anglais. Toute l'histoire de l'aéroport s'est construite autour de la fréquentation par les Anglais. Et là c'est un coup d'arrêt brutal." 

Dans le centre ville, quasiment plus personne ne parle anglais. Dans cet hôtel les annulations s’enchaînent. Le directeur Jean-Michel Thibault, représentant des hôteliers du département, se sent impuissant.

"L'impact est terrible, rien que sur un petit hôtel comme le nôtre on perd une centaine de chambres uniquement sur le mois d'août et 600 réservations sur septembre. Vous ne pouvez pas rester insensible à ça."

"Si la mesure est maintenue en septembre et octobre ce sera problématique"

Et pourvu que ça ne dure pas trop longtemps espère le maire de la ville Daniel Fasquelle. Les Britanniques représentent plus d’un quart des touristes.

"Si la mesure est maintenue en septembre et octobre ce sera problématique. J'ai écrit à l'ambassade de Grande-Bretagne pour dire que je regrettais cette décision car il y avait sans doute des moyens moins brutaux de se protéger du Covid-19"

Les Belges et les Français, en nombre cette année, amortissent cette fin de saison, mais pas assez pour rattraper le départ précipité des Anglais. Car la France est en effet en temps normal la deuxième destination préférée des Britanniques derrière l'Espagne, avec entre 10 et 12 millions de touristes par an.

Nicolas Traino et Laura Taouchanov (avec J.A.)