Chloroquine: pourquoi la Corse demande à être un "territoire pilote"
La Corse est, comme le monde entier, confrontée à une situation sanitaire extrêmement inquiétante. 25 personnes y sont mortes et plus de 300 ont été testées positives. L’île compte d'ailleurs, proportionnellement, plus de personnes âgées que sur le continent.
La communauté médicale corse suit de très près le protocole du professeur Raoult à Marseille et considèrerait majoritairement que le bilan du bénéfice/risque est largement en faveur du bénéfice, dès lors que l'on s'inscrit dans un cadre sécurisé sur les plans juridique et médical. Actuellement, le traitement peut être donné en milieu hospitalier et seulement dans les cas graves.
"Non, (on ne transforme) pas les Corses en cobayes"
Gilles Simeoni, président de du conseil exécutif Corse et invité de RMC ce mardi matin, avait annoncé dimanche avoir demandé au gouvernement de consulter les praticiens et autorités sanitaires de l’île pour que la Corse puisse “intégrer immédiatement le programme visant à confirmer l’efficacité du traitement".
"Nous demandons à être territoire pilote pour les essais en cours. Les politiques et la communauté médicale corse sont quasi-unanimes. Pour que l'hôpital et la médecine privée puisse le faire dans un cadre sécurisé. Pour ne pas attendre et éviter l'engorgement et la saturation des services hospitaliers", lance-t-il face à Jean-Jacques Bourdin.
"Non, (on ne transforme) pas les Corses en cobayes. C'est porté par la communauté médicale dans un cadre sécurisé dans un protocole défini avec le gouvernement. On connaît les effets secondaires de la chloroquine, ils peuvent être gérés. Le bénéfice escompté est qu'on évite l'aggravation de la maladie, on évite d'aller vers la réanimation et souvent on évite des décès."
"Nous sommes dans une logique d’urgence (...) On ne court aucun risque, à notre avis il n’y a que des avantages"
Le désormais célèbre professeur Raoult estime qu’en association avec un antibiotique, l’azithromycine, la chloroquine pourrait réduire rapidement la charge virale des patients et permettre ainsi d’éviter l’évolution vers des cas plus graves. Mais un premier essai clinique conduit par son équipe sur un petit échantillon de porteurs du coronavirus n’a pas convaincu la communauté scientifique, pour des raisons méthodologiques.
"Nous sommes dans une logique d’urgence. Dès lors que des essais sont d’ores et déjà pratiqués, étendons-les. Nous avons développé 8 centres de lutte contre le Covid en Corse. Ca permettrait de disposer d’un retour d’expérience, y compris pour le continent, dès lors que les tests en cours viendraient définitivement valider scientifiquement l’utilité de la choloroquine.
On ne court aucun risque, à notre avis il n’y a que des avantages. L’important ce n’est pas que les politiques le disent mais toute la communauté médicale corse."