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Chômage partiel: plus de 1000 demandes chaque minute sur la plateforme du gouvernement

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De nombreux patrons de PME et de TPE sont toujours en attente d’une réponse de l’Etat concernant leur demande de chômage partiel. Certains n’ont même pas encore réussi à déposer leur dossier. Doivent-ils s’inquiéter?

La plateforme mise en place par l’Etat n’était clairement pas dimensionnée pour recevoir autant de demandes: vendredi dernier, 220 entreprises étaient concernées pour 2,2 millions de salariés.

C’est énorme et ce chiffre continue d'augmenter parce que de plus en plus d’entreprises qui voulaient maintenir une activité se rendent compte qu’elles n’y arrivent pas, parce qu’elles ne peuvent garantir de bonnes conditions de sécurité pour leurs salariés, ou parce que leur chiffre d’affaires est en forte baisse. Donc il y a un afflux très important de demandes, plus de 1000 chaque minute, ce qui entraine des embouteillages monstres.

Et c’est rapidement la croix et la bannière pour déposer un dossier. Il faut d’abord aller sur le site pour créer un compte. Ensuite il faut attendre jusqu'à 10 jours pour recevoir par mail un identifiant, puis attendre encore pour recevoir un mot de passe, et ensuite encore attendre un troisième mail pour pouvoir se connecter et faire enfin une première demande à l’administration fiscale. Et là parfois ça bloque parce que le numéro de Siret n’est pas le bon par exemple, ou pour une autre raison. Il faut donc appeler le numéro d’assistance mis en place, le 0800 705 800. Un numéro totalement saturé.

Refus pour 28 entreprises

Et puis il y a des entreprises qui essuient des refus. Selon le ministère du Travail, il n’y aurait que 28 entreprises pour lesquelles le chômage partiel a été refusé. Des refus qui seraient justifiés. Mais d’après les organisations patronales, la CPME et l’U2P, il y aurait en fait bien plus de dossiers qui posent problème aux administrations, des entreprises à qui on demande davantage de justificatifs qu'ils n'ont pas forcément.

Les organisations patronales citent notamment le cas de boulangeries qui restent ouvertes mais dont le chiffre d’affaires a dégringolé, ou encore des sociétés du bâtiment qui estiment ne pas pouvoir garantir des conditions de sécurité optimales à leurs salariés. Ces deux cas de figure entrent pourtant dans les critères définis par le gouvernement pour avoir droit au chômage partiel.

Il y a quand même de bonnes nouvelles. La plateforme internet a été redimensionnée donc les demandes devraient être traitées plus rapidement. Par ailleurs les entreprises ont désormais 30 jours pour faire leur déclaration donc pas de panique si ce n'est pas encore fait. Et une fois que la déclaration a été déposée, les patrons peuvent considérer qu’à défaut de réponse dans les 48 heures, elle est considérée comme acceptée. Le remboursement des salaires devrait alors intervenir normalement sous 10 jours.

Marie Dupin