Cliniques privées: la grève du 3 juin sera-t-elle massive?

Quatre syndicats de médecins libéraux ont décidé de rejoindre les cliniques privées dans leur fronde contre les tarifs hospitaliers 2024. - Philippe LOPEZ © 2019 AFP
Après l'annonce du gouvernement de revaloriser les tarifs des hôpitaux publics de 4,3%, contre 0,3% pour les établissements privés, le secteur a crié à l'injustice. Depuis, il compte faire entendre sa colère.
Au début du mois d'avril, la Fédération de l'hospitalisation privée appelait à la grève totale de ses adhérents dès le 3 juin. Elle laissait toutefois la porte ouverte aux négociations, incitant le gouvernement à la rejoindre.
Les discussions se poursuivent entre les deux parties et semblent s'accélérer. "Au moment de l'appel à la grève, c'était poussif, et là ça se rapproche tous les deux jours", indique un participant, qui précise cependant que "le compte n'y est pas".
Les cliniques privées demandent en effet une rallonge de 500 millions d'euros, censée rattraper le retard de la hausse promise au secteur public. Cette somme permettrait aussi de compenser l'augmentation des dépenses liées à l'inflation, voire de revaloriser les salaires.
"Il y a possibilité de le faire avec les enveloppes actuelles", avance une autre partie prenante. Optimiste, elle estime "qu'il y a des chances que ça aboutisse" au regard de l'avancée des négociations.
Le gouvernement attendu au tournant
Il y a plusieurs semaines, le gouvernement se montrait ouvert au débat. L'objectif du ministre délégué chargé de la santé, Frédéric Valletoux, était de "trouver des voies de sortie".
"Je sais quel est leur engagement sur un territoire, je sais quel est leur professionnalisme dans la prise en charge des Français, et je sais qu'ils ne prendraient pas le risque de mettre en péril la prise en charge des Français", avait-il déclaré à l'Assemblée nationale.
Les acteurs du secteur des cliniques privées se demandent toutefois quand ce conflit pourra être résolu, alors qu'ils ont laissé au gouvernement jusqu'au 25 mai pour faire un pas vers eux.
Passé cette date, il sera donc difficile de faire marche arrière si des opérations sont déprogrammées. Pourtant, les groupes privés l'affirment: si un accord est trouvé, les fermetures seront levées. La balle est ainsi dans le camp de l'exécutif.
De son côté, le secteur public reste attentif à l'évolution des discussions, inquiet d'un report important de patient dans leurs services. En cas de grève, "l'hôpital public assumera", assure un représentant des hôpitaux. Mais ce ne sera pas sans contrepartie: les établissements publics pourraient demander un remboursement des dépenses engagées pour assurer cette activité.