Comment la Cour des comptes veut réformer la prise en charge du diabète pour faire des économies

La Cour des comptes appelle à réformer la prise en charge du diabète. Elle dénonce davantage de cas et de dépenses liées, mais “des résultats sanitaires qui stagnent”. En 10 ans, les dépenses ont augmenté de presque 35%. Ça représente plus de 10 milliards d'euros.
La Cour des comptes suggère de différencier les patients atteints de diabète. Aujourd'hui, ils bénéficient du dispositif d'affection longue durée, l'ALD qui permet une prise en charge globale des frais de santé. Les magistrats préconisent de créer deux niveaux d'ALD. Les patients les moins malades ne seraient plus systématiquement remboursés, mais plutôt encouragés à faire plus de sport et à mieux se nourrir.
"On estime qu'une large part de cas de diabète de type 2 pourrait être évitée grâce à des changements de modes de vie", assure Faïza Bossy, médecin généraliste spécialisée en nutrition.
"Réformer la prise en charge du diabète, prévenir, oui bien évidemment, mais surtout sans culpabiliser", ajoute-t-elle.
Des recommandations parfois hors de portée pour certaines populations
Car pour les populations défavorisées, très concernées par le diabète comme le souligne la Cour des comptes, ces recommandations sont parfois hors de portée: pas d'accès à des aliments de qualité par exemple.
La docteure craint aussi des retards de prise en charge des patients qui auraient besoin d'un traitement médicamenteux de toute façon, mais qui n'en bénéficieraient pas faute de moindre remboursement.