Congrès mondial sur le cancer: ces 4 nouveaux espoirs pour lutter et soigner la maladie

De l’espoir, avec un grand progrès scientifique dans la lutte contre le cancer. La promesse d'aujourd’hui: soigner plus vite, plus précisément, et sans douleur inutile. Jusqu'à mardi, Chicago (Etats-Unis) accueille le grand Congrès mondial sur le Cancer. On y croise les plus grands spécialistes de la planète, ils sont 40.000. On y présente les dernières avancées dans la lutte contre la maladie.
Biopsie liquide
C’est là que l’Institut Curie, fleuron de la recherche française, a dévoilé une prouesse: une simple prise de sang qui permettrait d’anticiper une rechute du cancer du sein. C'est le cancer le plus fréquent chez la femme, avec près de 60.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France. Un tiers des cancers féminins à lui seul.
Et pour les formes hormonodépendantes, les plus répandues, le risque de rechute reste très élevé. On commence à bien savoir traiter ces cancers, mais au fil du temps, ces traitements entraînent aussi des résistances de la maladie.
C'est là qu'intervient l'annonce de l'Institut Curie. La biopsie liquide. Dans le sang, on cherche des traces d’ADN des cellules de la tumeur. On observe si une mutation génétique apparaît. Si c'est le cas, alors cela annonce une résistance à la thérapie, donc une potentielle rechute.
Repousser la rechute
Ce qu'annonce l'Institut Curie, ce n'est pas tant cette observation mais plutôt le fait que l'on peut agir en amont. Adapter le traitement avant même que la maladie ne montre des signes visibles de retour. L'institut parle d’une véritable "longue-vue" médicale, pour voir au loin, à l'horizon.
Pour 3.000 patientes suivies par prise de sang tous les deux mois, l’ajout d’un traitement précoce a permis de repousser la rechute, de 6 mois. Grâce à un simple médicament par prise orale. Le taux de survie sans progression est deux fois plus élevé après un an, qu’avec le protocole standard.
L’Institut Curie parle d’une approche "révolutionnaire". D’autant que cette biopsie liquide pourrait s’appliquer à d’autres tumeurs. Elle ouvre la voie à des médecines plus personnalisées. On parle de médecine sur mesure.
Immunothérapie
Autre annonce française à Chicago : une étude du centre Gustave-Roussy, l’institut référence contre le cancer en France. Cette fois sur les cancers ORL, ceux de la gorge, du larynx, des sinus. Un nouveau protocole améliore significativement la survie. On ajoute une immunothérapie au traitement classique. L’immunothérapie, c’est l’idée de stimuler le système immunitaire pour qu’il reconnaisse et détruise lui-même les cellules cancéreuses.
Même logique pour d'autres cancers, comme celui du poumon. On y combine désormais chimiothérapie et immunothérapie avant la chirurgie. Les traitements sont plus longs, mais leurs effets secondaires sont limités. On est capable déjà de mesurer les bénéfices. Moins de rechutes ou de décès.
Vaccins thérapeutiques
Et l'autre grande promesse en matière de lutte contre le cancer: les vaccins. Le vaccin contre le papillomavirus a déjà fait ses preuves dans la prévention du cancer du col de l’utérus. Ce n'est pas si nouveau. Mais désormais, on parle aussi de vaccins thérapeutiques, qui ne préviennent pas seulement, mais qui soignent. Contre le cancer du pancréas notamment, particulièrement meurtrier. Un vaccin testé à l'Institut Curie réduit le risque de rechute.
Enfin, l’avenir pourrait être celui de vaccins personnalisés, adaptés à la tumeur, ou même à chaque patient. Des essais sont en cours avec des vaccins à ARN messager, les mêmes technologies que pour le Covid. Les laboratoires Moderna et BioNTech sont sur les rangs. À terme, le rêve de certains chercheurs serait de transformer le cancer en maladie chronique. Vivre longtemps, avec, mais sans en mourir.