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Les femmes de plus en plus touchées par les maladies cardiovasculaires en France

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Santé publique France alerte ce mardi matin sur les maladies cardiovasculaires qui touchent de plus en plus les femmes. L'infarctus est la première cause de décès chez elles, loin devant le cancer du sein. Le risque augmente à cause d'une mauvaise hygiène de vie et une prise en charge bonne que pour les hommes.

Les maladies cardiovasculaires touchent de plus en plus les femmes. C'est l'une des conclusions d’un rapport de Santé Publique France publié ce mardi. En 2022, ces maladies étaient à l’origine de 1,2 million d'hospitalisations et 140.000 décès chez les adultes (en 2021), soit plus d’un mort sur cinq.

Concernant les femmes, l’infarctus est même la première cause de mortalité en France. Une femme en meurt toutes les 7 minutes, loin devant le cancer du sein.

Les femmes moins bien prises en charge

En cause, elles adoptent de plus en plus des mauvaises habitudes. En effet, les femmes fument et boivent plus. Elles sont aussi plus sédentaires, la moitié d’entre elles ne font pas assez d’activité physique, contre seulement un tiers des hommes. Les grossesses et la contraception augmentent également les risques.

Mais l’Académie de médecine alerte que si les femmes sont autant touchées, c’est aussi parce qu’elles sont moins bien prises en charge. Pour un infarctus, les femmes sont soignées 30 minutes plus tard que les hommes selon un rapport de l’Académie de médecine. D’après cette étude, les soignants minimisent les symptômes des femmes ou ont du mal à les reconnaître. Des retards de prise en charge aux conséquences désastreuses quand chaque minute compte. L’Académie de médecine appelle à plus de prévention et à une meilleure formation du corps médical.

Des prises en charge plus lentes chez les femmes

Il y a trois ans, Florence, 52 ans à l’époque, est en déplacement professionnel quand elle commence à avoir une douleur au thorax, qui ne passe pas. “J’ai consulté le médecin qui m’a dit, tu dois avoir de l’arthrose et donc il m’a donné des anti-inflammatoires à l’époque. Et puis ça ne passait toujours pas donc il m’a dit que ce devait être mon estomac”, indique-t-elle.

Après trois semaines de douleurs, elle prend d'elle-même un rendez-vous chez le cardiologue. Le verdict tombe, elle a fait un infarctus, et est envoyée d’urgence au bloc opératoire.

“Quand le cardiologue me dit que c’était une question d’heure, je me dis, mais ça fait trois semaines. Si on m’avait écouté dès le départ, j’aurais évité l'infarctus”, appuie-t-elle.

En moyenne, les femmes sont prises en charge 30 minutes plus tard que les hommes lors d’un infarctus, selon l’Académie de médecine. Les femmes ont du mal à reconnaître leurs propres symptômes, plus diffus que chez l'homme. Et les soignants ne sont pas assez formés, selon la cardiologue Claire Mounier-Vehier, cofondatrice de l’association Agir pour le cœur des femmes.

“Jusqu’à présent, on nous enseigne les maladies cardio-vasculaires sur les symptômes exclusivement masculins. Les mannequins de formation des étudiants n’ont pas de seins”, pointe-t-elle.

Elle appelle à plus de prévention et encourage les femmes à se faire dépister au moindre doute.

Joanna Chabas avec Guillaume Descours