Contraception: la pilule du lendemain plus efficace avec un anti-douleur, selon une nouvelle étude

Une pilule du lendemain en France (photo d'illustration). - MYCHELE DANIAU / AFP
D'après une récente étude, publiée dans la revue scientifique The Lancet mercredi 16 août 2023, la pilule du lendemain se montre plus efficace contre les grossesses non désirées quand elle est prise avec un anti-douleur, par rapport à une prise seule. L'enquête a été menée à Hong Kong entre 2018 et 2022 sur un échantillon aléatoire de 860 femmes ayant demandé une contraception d'urgence dans un centre.
Une découverte "pionnière"
En 1998, un test conduit sur le lévonogestrel, l’une des pilules du lendemain les plus populaires, avait permis de prouver que ce progestatif permettait d’éviter une grossesse non désirée dans 95% des cas, pour une prise dans les 24h après un rapport non-protégé.
Selon la récente étude, seule une femme sur 418 autres ayant pris du lévonorgestrel avec du piroxicam (un antidouleur disponible sur prescription pour traiter les douleurs arthritiques et les inflammations), est tombée enceinte, soit une efficacité de 99,8%. Un deuxième groupe de la même taille a reçu un placebo de l'anti-douleur et enregistré sept grossesses, pour un taux d'efficacité de 98,3%.
Un résultat "vraiment formidable", a estimé auprès de l'AFP Sue Lo, co-chercheuse dans cette étude et membre du Planning familial hongkongais, qualifiant cette découverte de "pionnière".
Une efficacité qui reste à prouver
Les deux groupes n'ont pas montré de différence notable au niveau des effets secondaires, d'après les chercheurs. Toutefois, Sue Lo estime que des recherches plus poussées sont nécessaires, jugeant qu'il est "un peu trop tôt de demander aux femmes" d'associer un anti-douleur à leur prise de la pilule du lendemain.
"Toute personne qui a besoin d'une contraception d'urgence doit consulter un médecin", a-t-elle rappelé, ajoutant que toute association de médicaments doit être discutée avec un spécialiste.
Les résultats de l'enquête "pourraient ne pas s'appliquer à toutes les patientes", a noté Erica Cahill, de l'Université de médecine de Stanford, dans un commentaire séparé publié par The Lancet.
Cette dernière, qui n'est pas impliquée dans l'étude, a mis en avant que les participantes étaient principalement asiatiques et pesaient moins de 70 kilos. L'efficacité accrue du traitement pourrait donc "ne pas être généralisable aux patientes avec un indice de masse corporelle supérieur".