Coronavirus: Pelloux appelle à une "révolution" du système de santé après la pandémie
Des débats qu'il souhaite mener "après". Dans l'émission RMC Mobilisation Générale ce mercredi soir, Patrick Pelloux a néanmoins tenu à mettre l'accent sur la question des moyens et de l'organisation du système de santé qu'il veut voir évoluer radicalement après la pandémie de coronavirus. "Il y aura un avant et un après", affirme le président de l'Association des médecins urgentistes de France.
Sa première inquiétude concerne notamment la "hiérarchie" de ce système et les discordes étalées sur la place publique à l'image du débat autour des études sur la chloroquine du Pr Didier Raoult. "Les querelles des universitaires, c'est quelque chose qui va marquer. Ce n'est pas possible de continuer comme ça. Un médecin de terrain, un praticien hospitalier et un médecin en clinique est à égalité avec un universitaire. Il va falloir réformer ça. Je vous assure que les querelles entre les sociétés savantes, c'est totalement ridicule", s'étrangle-t-il.
La "dèche" du service de santé des armées
Il pointe aussi la baisse des moyens alloués au service de santé des armées, actuellement sollicité pour faire face à la crise sanitaire qui déborde le service public civil. "Tout le monde se félicite de voir arriver l'hôpital de campagne à Mulhouse. Mais le service de santé des armées ne peut pas dire tout haut ce que je peux dire: ils sont dans la dèche. C'est une situation extrêmement dramatique pour le service", déplore-t-il, soulignant par ailleurs la "grande peine" causée par la fermeture de hôpital militaire du Val-de-Grâce en juin 2016.
"Il va falloir, à la sortie de la crise, leur redonner des prérogatives", ajoute Patrick Pelloux, convaincu qu'il s'agit là de "secourir et réanimer" le système militaire de santé. "C'est quand même un service où, il y a quelques temps encore, des bruits de couloirs disaient qu'on allait le privatiser et donner les prérogatives au civil. C'est scandaleux", s'insurge le praticien de 56 ans, soulignant le niveau "remarquable" des professeurs et médecins dans l'armée.
Patrick Pelloux espère que toutes les leçons sont tirées de la gestion de cette crise et des décisions prises en amont: "Il faudra qu'on réalise ce qu'on a fait, les erreurs faites et les corriger. Ce sera vraiment une véritable révolution en France".