Coronavirus: pour limiter les contaminations, les résidents d'un Ehpad votent l'interdiction des visites
Porte closes, visites interdites et pourtant aux Magnolias, un Ehpad près de Lille, le reconfinement n’est pas synonyme de morosité. Jeannine 98 ans et ses copines préparent des tartes.
Tous les résidents ont voté le reconfinement: "On est une démocratie. Si on nous avait dit 'voilà on fait ça', ce ne serait pas passé. On nous demande notre avis pour tout. C’est le bien commun, il faut qu’il y ait une cohésion".
La cohésion et le sacrifice de ne pas voir ses proches pendant un temps pour une raison très simple:
"J’ai encore envie de vivre, figurez-vous! Même si je suis très vieille, je veux vivre. J’ai des petits-enfants et des arrière-petits-enfants, j’ai envie de voir ce qu’ils vont devenir pendant encore un petit moment et puis je trouve que la vie est belle et que cela vaut le coup de vivre".
Les familles des résidents ont aussi participé aux vote. Martine et Annick se contenteront des visio-conférences pour voir leurs mères dans l’Ehpad : "Ils sont tellement vulnérables, je pensais que c’était la meilleur solution", explique Martine. "Bien sûr que c’est dur de ne pas les voir mais il faut choisir leur bien-être donc on ne prend pas de risque", assure Annick.
"Ils s’expriment et c’est très clair"
Résidents, familles c’est à eux de choisir avec l’appui du comité de direction estime la responsable de l’Ehpad Véronique Laboue :
"Pendant la première vague, paradoxalement, alors que l’on n’est pas en retard sur la démocratie participative, c’est nous, les professionnels, qui avons décidé. C’est là qu’est la leçon. On est dans une période compliquée, c’est eux qui subissent les mesures et il faut absolument les associer même si c’est difficile de se réunir. Au moins ils s’expriment et c’est très clair".
Tirer les leçons d’une crise sanitaire pour que nos aînés dépendants, aient encore le sentiment d’avoir un avis qui compte.