RMC

"Il faudrait un médecin trieur à l'entrée des labos": les délais pour se faire dépister toujours en hausse

Les laboratoires sont débordés par les demandes de dépistage, parfois inutiles. Résultat, les délais pour se faire dépister augmentent.

Dans ce laboratoire du groupe LaboSud Provence à Istres dans les Bouches-du-Rhône, les demandes de dépistages au Covid-19 affluent. À l’accueil, Martine, technicienne en laboratoire, passe son temps à répondre au téléphone: "Il y a celui qui a contacté une personne malade, celui qui est allé faire la fête, l’ado qui a vu les copains et n’a pas mis de masques".

Résultat, les délais pour se faite dépister s'allongent: "Je n'ai pas de place avant mardi". Preuve par les chiffres, dans les 60 laboratoires du groupe, moins de 9000 tests Covid-19 étaient réalisés en juin. Au mois d’août c’était plus de 46.000.

Vers un manque de matériel ?

Tous ne sont pas justifiés selon Cyrille Neyret, médecin biologiste au Labo sud Provence Biologie: "On a des gens qui viennent pour savoir. Ils n’ont pas de symptômes ni rien mais comme c’est pris en charge ils viennent quand même. C'est un peu l’abus de cette mesure".

La conséquence logique d’une politique de dépistage massive selon le médecin généraliste Michel Sciarra, président de la Fédération des médecins de France dans le Sud. Il avoue regretter la période où il prescrivait les tests: "Il faudrait un médecin trieur à l’entrée des labos qui pourrait juger pour qui c’est utile de faire un test ou non. S’il n’est pas à l’entrée du labo, c’est un médecin traitant qui doit gérer cela". C'est la seule solution selon le professionnel pour éviter qu’à terme, les laboratoires manquent de matériels.

Florian Chevallay (avec Guillaume Dussourt)