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Covid-19: quand va-t-on pouvoir s'autotester?

C'EST DEJA DEMAIN - Faciliter et massifier les tests anticovid: ça reste l’un des piliers de la stratégie contre l’épidémie. Et ça va devenir plus simple que jamais. Aux Etats-Unis, on pourra bientôt acheter au supermarché des tests connectés qu’on peut réaliser en quelques minutes chez soi, sur son smartphone !

C’est la chaîne de supermarchés Kroger – l’équivalent de Carrefour ou Auchan chez nous- qui annonce l’arrivée imminente dans ses rayons -ils attendent encore une autorisation de la FDA- de ces tests connectés qui permettraient de se dépister tout seul à la maison.

D’une utilisation enfantine grâce aux smartphones. C’est un petit kit, une pochette qui contient tout le matériel nécessaire. Et chaque étape du test est expliqué via une application mobile. Vous avez un écouvillon, un long coton tige, pour réaliser soi-même un prélèvement nasal – l’application vous "regarde" et vérifie que vous réalisez bien le geste.

Ensuite on met le prélèvement liquide dans une solution liquide pendant une minute. Et ensuite on dépose une goutte sur une bandelette réactive, qui ressemble un peu à test de grossesse. Ensuite, 15 minutes plus tard on scanne la bandelette avec son smartphone, et un algorithme va lire et interpréter le résultat. Vous dire si vous êtes positif ou négatif. Il faut préciser que c’est un test antigénique, qui va chercher à déterminer si la personne est infectée mais qui va donner une orientation diagnostique sans remplacer le tests PCR, considéré comme plus fiable.

Mais là où c’est intéressant, c’est qu’il est très rapide, probablement -on n’a pas encore le prix- très peu coûteux, qu’on le trouvera dans des milliers de supermarchés et qu’on pourra le faire à la maison. Ca permet en cas de doute ou si on doit voir de la famille à risque par exemple, de s’auto tester beaucoup plus souvent et plus facilement et éventuellement de s’isoler.

Bientôt en France ?

Peut-être pas sous cette forme, mais on a plusieurs expérimentations très intéressantes dans le domaine des tests connectés autotests, des outils qui permettraient de se tester tout seul chez soi, Sanofi s’est allié à la startup californienne Luminostics pour concevoir un kit de dépistage connecté.

Ca prend la forme d’un petit embout, une sorte d’adaptateur qu’on branche à un smartphone. On place un échantillon de salive. Et le dispositif va détecter la présence de virus en utilisant l’appareil photo et le flash du téléphone. En fait, des nanomatériaux luminescents vont faire ressortir les agents pathogènes à l’image. En moins de 30 minutes on a le résultat via une application.

Et en cas de résultat positif l’appli nous connectera à une plateforme de télémédecine. On a aussi le projet de chercheurs lillois, baptisé projet CorDial. C’est une petite clé USB qu’on connecte à un smartphone. On branche une bandelette de détection avec une goutelette d’échantillon -là en l’occurrence c’est de la salive. Et au bout de 10 minutes on sait si on est positif ou négatif. Mais c’est un peu différent, puisqu’il faudrait un professionnel de santé pour prendre l’échantillon et lire le résultat.

Plusieurs projets promettent de dépister le covid en toussant sur son smartphone

Plusieurs projets, à Cambridge, à l’université Carnegie Mellon ou encore en Suisse. L’application s’appelle CoughVid (« cough » c’est tousser en anglais), c’est un projet lancé par 5 chercheurs de l’école polytechnique de Lausanne, donc des gens sérieux. Et en fait cette application va utiliser le micro du téléphone couplé à un algorithme qui va analyser votre toux. C’est l’un des symptômes principaux. Vous vous enregistrez quand vous toussez.

Le spectre sonore est envoyé dans le cloud et analysé par un algorithme de machine learning qui va tenter de déterminer si cette toux sèche est due au coronavirus ou à un simple rhume. Ca peut sembler complétement fou, mais ce genre d’analyse sonore est déjà utilisée pour diagnostiquer des pneumonies, de l’asthme ou encore la coqueluche.

Apparemment chaque toux a une signature particulière. C’est en cours de développement, l’appli sera disponible dans les semaines qui viennent : le principe de l’IA c’est que plus on l’alimente avec des données, plus elle va devenir fiable et ses résultats vont être fins. Du coup vous pouvez envoyer vos échantillons de toux en passant par leur site internet ! A noter que ça ne remplace évidemment pas un médecin, c’est tout au mieux un prédiagnostic.

Anthony Morel (avec J.A)