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Covid: "L’autotest, ce n’est pas la panacée" selon un médecin biologiste

Invité d’"Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, le médecin biologiste Thomas Hottier rappelle aux Français de se faire tester en cas de symptômes du Covid pendant ces fêtes. Et pour lui, l’autotest est utile, mais pas suffisant.

"Un test préventif pour rassurer". C’est l’un des conseils du président de la République, Emmanuel Macron, à l’aube des fêtes de fin d’année, qui vont permettre aux familles de se rassembler dans toute la France. Et parmi les solutions pour savoir si on est touché par le Covid, l’autotest. Même s’il n’est pas vendu dans les grandes surfaces et que beaucoup de pharmacies font face à une pénurie... Pour le médecin biologiste Thomas Hottier, invité d’"Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, il n’est de toute façon pas suffisant.

"Les autotests, c’est mieux que rien, mais ça ne doit pas amener des comportements contraires, souligne le membre du comité de direction du groupe de laboratoires Inovie. C’est-à-dire se penser à tort non infecté, alors que sur les autotests, on est à moins de 50% de sensibilité. Il faut juste que les Français aient le réflexe de penser à ce qu’ils font et à ce que ça donne derrière. C’est important d’aller faire un test PCR derrière pour cette visibilité sur Omicron. L’autotest, ce n’est pas la panacée, mais ça fait partie des moyens qu’on a trouvé, comme les gestes barrières, la vaccination. Il faut prendre tous les moyens pour lutter contre l’épidémie."

"Il y a tout un tas de tests, de l’autotest au PCR, rappelle Thomas Hottier. Il faut avoir à l’esprit que l’autotest est fiable à 70% chez les personnes symptomatiques et seulement 50% chez les asymptomatiques. Donc il faut avoir le réflexe de se faire tester quand on a des symptômes et de faire confirmer par un PCR, qui permettra de savoir si c’est Omicron. C’est important pour voir l’émergence de cette souche et probablement pour les mesures d’isolement demain."

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Beaucoup de tests pour les enfants, "mais pas forcément plus de positivité"

Depuis le début du mois de décembre, le nombre de tests a déjà fortement augmenté, avec par exemple "1,3 million de tests réalisés ce jeudi, dont plus de 40% en laboratoires en PCR" selon Thomas Hottier. Et notamment pour les enfants. "On a eu une affluence sur les tests en décembre due aux écoles qui avaient des cas positifs, explique le médecin biologiste. On est passé de 14% de tests salivaires, faits pour les écoliers, à plus de 30% en décembre. Soit à peu 1,8 million de tests par semaine pour les 0-15 ans. Il y a eu beaucoup de tests pour ces jeunes personnes, mais pas forcément plus de positivité."

Un surplus d’activité qui se fait sentir dans les laboratoires. "Notre personnel est fatigué, reconnait Thomas Hottier. Ça fait plus d’un an et demi qu’ils sont sur le pont. Les cadences augmentent, on travaille 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour techniquer ces tests. On a embauché quasiment 20% de personnel en plus depuis un an. Et la plupart sont maintenant en CDI chez nous. On a également des problèmes de recrutement parce que c’est compliqué de trouver des personnes qualifiées. Ils sont fatigués, ils sont humains. Ils sont aussi malades parce que le virus touche toutes les entreprises."

LP