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Danone retire le Nutri-score de ses yaourts à boire: "La santé n'est pas à la carte", dénonce Foodwatch

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Le géant de l'agroalimentaire Danone a annoncé ce mercredi retirer le Nutri-score des emballages de ses yaourts à boire. Ces derniers ont depuis l'année dernière basculé de la catégorie alimentation à liquide, provoquant une baisse de leur note. "La santé n'est pas à la carte, c'est de l'intérêt général", a déploré ce jeudi sur RMC Karine Jacquemart, directrice de Foodwatch France.

Depuis le changement de calcul du Nutri-score (qui va de la lettre A à D) en 2023, les yaourts à boire de Danone ne sont plus catégorisés comme des aliments mais des liquides. Conséquence, ces produits - Actimel, Danonino, Hi-Pro, Danone ou encore Activia - ont baissé de note, au grand dam du géant de l'agroalimentaire. Pour autant, l'affiche du Nutri-score sur les produits ne repose que sur le volontariat, aucune obligation n'étant en vigueur.

"Pour qui se prennent-ils?"

C'est pour cette raison que l'entreprise a annoncé, mercredi 4 septembre, dans une déclaration à la presse, "retirer progressivement le Nutri-score de nos produits laitiers et d'origine végétale à boire de nos marques à partir du mois de septembre 2024". Une décision fustigée ce jeudi sur RMC, dans Apolline Matin, par Karine Jacquemart, directrice générale de l'association Foodwatch France. "Pour qui se prennent-ils? Danone n'a pas à considérer que la santé des gens est à la carte."

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Les concepteurs du Nutri-score, des scientifiques indépendants, ont eux aussi déploré la décision de Danone, tout comme l'UFC-Que-Choisir qui estime qu'il s'agit d'une "nouvelle preuve que l'affichage sur la base du volontariat ne permet pas d'assurer la bonne information des consommateurs".

"Le Nutri-score n'a jamais eu vocation à stigmatiser des produits sous prétexte qu'ils ont une moins bonne note. Il donne la qualité nutrionnelle des produits et cela permet de les comparer dans une même catégorie", expose Karine Jacquemart, qui regrette le signal envoyé: "Quand il y a une bonne note, les marques vont l'adopter, quand elle n'arrange pas, ils ne vont pas l'adopter".

"Les gens en ont marre d'être pris pour les pigeons d'un système qui les prive d'une alimentation saine et durable", fustige Karine Jacquemart.

Celle-ci a également pointé du doigt la responsabilité des distributeurs, "qui décident de quels produits ils mettent en vente, à quel prix" et la façon dont "ils ne rendent suffisamment pas accessibles les produits sains et durables".

En réaction, Foodwatch a lancé une pétition, interpellant Danone mais aussi les autres grands groupes industriels pour afficher le logo Nutri-score, "sans exception sur leurs emballages". " En ce qui concerne ces géants de l’industrie agroalimentaire qui ne l’ont jamais affiché (Ferrero, Mondelez) ou qui ont déjà rebroussé chemin (Bjorg), il est plus que temps de (re)prendre le chemin d’une information claire et indépendante pour les consommatrices et consommateurs", peut-on lire dans le texte.

Absence de législation européenne

Aussi, Karine Jacquemart a de nouveau appelé à ce qu'une législation européenne émerge afin d'obliger les entreprises à apposer sur leurs produits un logo "clair et visible et développé par des scientifiques indépendants".

L'abandon du Nutri-score sur les yaourts à boire "ne change rien à notre cap" axé sur les "produits santé" et "l'amélioration de la composition de nos produits", assure le porte-parole de Danone.  

Léo Manson