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"Dans le choc le cerveau a bougé": à 7 ans, Rémy a subi un plaquage violent au rugby

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Après le témoignage de Sébastien Chabal, qui a expliqué avoir des problèmes de mémoire à cause, selon lui, de plusieurs commotions cérébrales liées au rugby, les parents de jeunes joueurs sont inquiets. Loïc, un auditeur de RMC, raconte comment son fils de 7 ans a eu des douleurs à la tête plusieurs semaines après un violent plaquage.

Comment protéger ses enfants des risques de commotion cérébrale au rugby ? C'est la question que se posent de nombreux parents dont les enfants pratiquent ce sport. Le sujet est sur la table depuis de nombreuses années, mais le témoignage de Sébastien Chabal, ancien du XV de France, dans le podcast Legend, a ravivé les inquiétudes.

En effet, l'ancienne star de rugby a raconté, mercredi 9 avril, qu’il souffrait de graves pertes de mémoire liées, selon lui, aux commotions subies pendant sa carrière. Il a expliqué ne pas se souvenir d’événements marquants comme une partie de son enfance, la naissance de sa fille ou encore sa carrière de rugbyman.

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La Story Sport : Sébastien Chabal ne se souvient d'aucun de ses matchs à cause des commotions cérébrales - 11/04
9:10

"Où est le but du rugby ?"

"C'est grave d'en arriver là", estime Sandrine, mère d'un jeune joueur de rugby qui joue à Antony (Hauts-de-Seine). "On ne parle pas de quelques secondes de pertes de mémoire, là ce sont des trous, ça peut faire peur". Côté joueur, cela inquiète aussi. "On fait du rugby pour prendre du plaisir, avoir des souvenirs et s’amuser avec les copains. On peut se demander où est le but du rugby si on perd, un peu, notre vie à côté", souligne Coline, 15 ans, qui joue dans le même club.

Les problèmes sont généralement liés aux plaquages et aux chutes, notamment quand la tête heurte le sol. Certains parents ont donc décidé d'agir et imposent à leurs enfants de porter un casque. Cela permet d'atténuer le choc en cas de chute violente. "Il n'a pas le choix, mais je crois que ça le rassure aussi", explique à RMC Gildas, dont le fils joue au rugby. Pour autant, lui n'est pas particulièrement alarmiste. "Le football, le handball, le rugby… Tout sport comporte des risques, ce sont des sports de contact". Concrètement, pour lui, le rugby n'est pas plus dangereux qu'un autre sport.

Un choc très violent aux conséquences importantes

Ce constat n'est pas partagé par Loïc, père de Rémy, un petit garçon de 7 ans qui a joué au rugby. Après un événement particulièrement traumatisant, il a décidé que son fils allait arrêter le rugby, au profit du tennis. Malgré un protège-dents et un casque, la tête de l'enfant avait violemment heurté le sol pendant un plaquage.

"Pendant un match, il a été plaqué par un enfant de 10 kilos de plus. Le casque a, en partie amorti le choc", se rappelle-t-il ému. "Il s'est relevé et il a continué à jouer mais il m’a dit en fin de soirée 'papa j’ai mal à la tête' et ça a duré 6 semaines", a-t-il raconté à l'antenne de RMC.

Selon lui, les médecins ont estimé qu'il s'agissait de "douleurs de résonnance". "Ils nous ont dits, avec leurs mots, que le cerveau avait bougé dans le choc, mais n’avait pas tapé la boîte crânienne", a-t-il ajouté.

Les instances officielles et les clubs de rugby sensibilisent de plus en plus les joueurs, les parents et les entraîneurs aux risques de commotion cérébrale. Ils incitent au port du casque et du protège-dents.

De plus, d'après Malo, auditeur de RMC, "dans les catégories jeunes, dès qu’il y a une suspicion de KO ou de choc violent à la tête, il y a des périodes de repos obligatoire. Après trois KO avérés, il y a un moment très long de repos sans match et sans contact". Pour lui, les choses évoluent et le cas de Sébastien Chabal est relatif à une autre époque. Il conclut : "Maintenant il y a beaucoup de choses mises en place pour la protection des joueurs."

Delphine Schitlz avec Astrid Bergere