Décidé à se laisser mourir, Alain Cocq a finalement accepté d’être hospitalisé
Elle aura passé des heures à insister au standard de l'hôpital, mais finalement, mardi après-midi, la mandataire et amie d'Alain Cocq, est parvenue à l'avoir au téléphone. "Il m'a réitéré trois fois qu'il voulait partir: 'Je suis fatigué Sophie, je n'en peux plus, je veux partir', m'a-t-il dit", raconte Sophie Medjeberg à RMC.
Alain Cocq, 57 ans, est à bout de force, et sujet à d'atroces souffrances en raison d'une maladie incurable. Après quatre jours à refuser de s'alimenter pour se laisser mourir, le Dijonnais a finalement accepté d'être pris en charge et placé en soins palliatifs.
Mais sa mandataire redoute que désormais, sa volonté soit négligée: "Je crains qu'ils ne le remettent sur pied et qu'il retourne dans ce corps qui le fait souffrir", explique Sophie Madjeberg. Réalimenter et réhydrater Alain Cocq, c'est en effet une des deux options qui s'offrent désormais à l'équipe soignante. Considérant, comme le dit la loi, qu'Alain Cocq n'est pas en fin de vie.
Une sédation palliative ?
Mais selon Bernard Senet médecin, militant pour le droit à mourir dans la dignité, les soignants ont aussi une autre solution: "Il s'agit d'un homme qui a demandé à partir et a qui on a refusé ce droit parce qu'on n'a pas le droit d'aider les gens à mourir et qui a décidé de le faire tout seul. Je pense qu'il serait respectueux de mettre en place une sédation pour lui", plaide-t-il.
La sédation palliative consiste à "diminuer la vigilance pouvant aller jusqu'à la perte de conscience" afin de "faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient", précise la Haute autorité de Santé.
En attendant, les médecins doivent définir dans quel état de santé se trouve Alain Cocq. Ils doivent notamment estimer si ses quatre jours sans boire ont causé des lésions irréversibles, à son foie notamment.