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Déconfinement: ces nouvelles conditions sanitaires strictes qui inquiètent les dentistes

Fermés depuis le 17 mars, les cabinets dentaires vont ré-ouvrir leurs portes le 11 mai. Ils seront soumis à de strictes conditions sanitaires qui pourraient entraîner un surcoût et menacer leur santé financière.

Le ministre de la Santé Olivier Véran doit rencontrer ce vendredi après-midi les représentants des chirurgiens-dentistes de France dont les cabinets sont fermés depuis le 17 mars et le début du confinement. Leur réouverture, le 11 mai, doit se faire dans de strictes conditions sanitaires pour éviter la propagation du coronavirus. Les 43.000 exerçants de France, devront prendre toutes les précautions en raison de la proximité avec les patients.

Pour ré-ouvrir leurs cabinets, ils devront se plier à deux conditions essentielles : l’ordre et l’ensemble de la communauté doivent tout d'abord élaborer des protocoles de reprise qui doivent ensuite être validés par la haute autorité de santé. Les chirurgiens-dentistes réclament également le matériel de protection nécessaire.

Ils ont déjà obtenu du ministère de la Santé une dotation de 800.000 masques FFP2 par semaine : "C’était la quantité nécessaire pour être protégé", explique ce vendredi sur RMC le docteur Serge Fournier, président de l’ordre national des chirurgiens-dentistes. Ces masques devraient pouvoir être obtenus dans les pharmacies.

1000 euros mensuels de surcoût ?

Pour l’accueil des patients, l’Ordre national recommande de limiter l’utilisation de la salle d’attente alors que les patients devraient arriver avec leur propre masque : "L’organisation du cabinet sera différente. Nous allons respecter la distanciation et les gestes barrières. Il faudra que le patient arrive à l’heure pile pour éviter d’en croiser d’autres et avec son masque bien sur", précise le praticien. Rien de bien nouveau mais les salles de soins des chirurgiens-dentistes devront être aérées régulièrement ce qui pose problème.

"Actuellement la problématique que l’on peut rencontrer compte-tenu de l’aérosolisation que nous produisons avec nos instruments, c’est l’élimination du virus dans l’air. Et pour l’instant les recommandations sont d’aérer la pièce de soin pendant 15 minutes minimum entre chaque patient", précise Serge Fournier.

Conséquence, l’activité de soin des chirurgiens-dentistes devrait être divisée par deux. Une baisse d’activité qui pousse les praticiens à demander une mesure d’accompagnement, toujours en cours de négociation, au ministère de la Santé : "Sans accompagnement des caisses d’assurance maladie, les cabinets dentaires ne survivront pas à la crise", alors que le surcout des mesures sanitaires est évalué à 1000 euros par mois.

Guillaume Dussourt