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Coronavirus: y aura-t-il une deuxième vague? "Personne ne sait vraiment mais il faut prévoir le pire"

Ce vendredi, c'est Philippe Juvin, le chef du services urgences de l'hôpital Pompidou qui passait son "Grand Oral" chez les "Grandes Gueules" de RMC.

Y aura-t-il une deuxième vague du coronavirus?

"Personne ne le sait. Gouverner c'est prévoir, il faut donc prévoir le pire. Ce qui peut se passer c'est que les gens vont sortir donc ils vont s'infecter et il y aura donc une nouvelle vague. L'alternative, c'est qu'il y ait une saisonnalité du virus, ou qu'il y ait plus de monde qui soit immunisé, soit un phénomène qu'on n'a pas encore identifié qui ferait que ça n'arrive pas", estime Philippe Juvin, le chef du services urgences de l'hôpital Pompido, invité de "Grandes Gueules" de RMC, ce vendredi. 

L'urgentiste se veut bien plus prudent que le controversé Didier Raoult qui assurait jeudi soir dans une interview à BFMTV que la "seconde vague de l’épidémie, c’est de la science-fiction".

"J'ai fait des études de médecine et pas des études de devin"

"On s'est tellement trompé dans cette affaire. Un mois avant le confinement, j'avais répondu que je ne croyais pas à un confinement généralisé et qu'on s'en sortirait mieux que les Italiens et ce n'était pas vrai. J'ai fait des études de médecine et pas des études de devin, donc je vais attendre", a expliqué Philippe Juvin.

Et d'ajouter: "L'enjeu est tellement immense que ce serait une vraie erreur de parier l'avenir sanitaire du pays sur une hypothèse. Arrêtons les hypothèses et passons un peu dans le dur".

Le médecin met aussi en garde sur une deuxième vague composée de malades présentant d'autres pathologies:

"S'il y a une deuxième vague, il pourrait y avoir beaucoup plus de cas puisqu'il n'y aura plus de confinement donc d'arrêt de la circulation du virus. Fin mars, nous n'avions que des malades du Covid dans les services d'urgence et de réanimation, mais ce que l'on voit depuis 10-15 jours ce sont des patients qui n'ont pas le Covid mais qui ont de l'hypertension artérielle, du diabète des dépressions et qui décompensent leur maladie chronique mal traitée. L'inquiétude que l'on peut avoir fin mai, c'est la vague de Covid avec en plus la vague des patients qui étaient restés chez eux et qui décompensent. Donc la vague pourrait être plus importante".
P.B.