RMC
Santé

Déconfinement: voici le protocole qui doit être mis en place dans les entreprises

placeholder video
Parmi ces règles communes figurent notamment l'instauration d'un espace minimum de 4m2 par salarié, la gestion des flux et des sens de circulation dans les locaux. Pas facile à appliquer dans les petits locaux.

À une semaine du début du déconfinement progressif, les règles qui encadrent la reprise de l'activité dans les entreprises se précisent. Le ministère du Travail a publié dimanche son protocole national. Une sorte de manuel général qui s'applique à toutes les entreprises du territoire français qui souhaiteront reprendre l'activité avec des salariés présents sur le lieu de travail dès le 11 mai prochain, et ce, quel que soit leur taille, leur situation géographique et leur secteur. 

Ce cadre ne s'imposera progressivement et notamment dans certaines régions urbaines ou le télétravail est à la fois possible mais aussi fortement conseillé dans un premier temps par le gouvernement.

Pas plus de 33 personnes dans... 700 m²

Ce sera donc 4m2 au minimum: tel est l'espace de travail dont devra disposer chaque salarié travaillant dans des bureaux ou dans un commerce. A titre d'exemple, si on retire tous les lieux de circulation, un open-space de 700 m² ne pourra pas accueillir plus de... 33 personnes.

A défaut, l'employeur devra fournir un masque grand public à ses salariés. Des marquages au sol seront obligatoires dans les espaces communs comme les cafetarias et les employés devront également laisser un mètre de distance entre eux à leur arrivée au compte goutte dans les locaux.

En terme d'hygiène, les poignées de porte devront être désinfectées, les espaces fermés aérés toutes les 3 heures. Si le ministère du Travail autorise et encadre la prise de température des salariés, il s'oppose en revanche à toutes campagnes de dépistage au sein des entreprises. 

Trois salariés répartis dans un petit local. Dans cette agence immobilière gérée par Alexandre Lecointre, les mesures d'hygiène seront appliquées dans la limite du possible. 

“Quatre mètres carré par personne, ça risque d’être compliqué parce qu’on n'a même pas quatre mètres de large au niveau de l’agence. Changer notre mobilier de place, ou l’agencement, on ne pourra pas le faire. Par contre on essayera de rajouter la protection de l’avant des bureaux, essayer de reculer un peu les sièges, mettre du gel hydroalcoolique sur chacun des bureaux, mettre des masques. C’est un métier de contact”, indique-t-il.

Pas de retour à la normale avant plusieurs mois

Pour cette entreprise, le télétravail et les horaires décalés ne sont pas envisageables. Alexandre Lecointre a dû réfléchir à d'autres mesures de précaution.

“Si on voit qu’on a moins d’activité, je dirais ‘toi ce n’est pas la peine, fais du télétravail, on fera un transfert d’appel’. Et si on a un surcroît d’activité, on le fera revenir à ce moment-là. La seule chose qu’on ne va pas maîtriser, c’est ce qu’on appelle le passage de portes classique. Par contre on va essayer d’espacer les rendez-vous pour éviter d’avoir trois, quatre clients en même temps. C’est du civisme et de la logique en fait”, confesse-t-il. 

Une réorganisation du monde du travail durable estime Benoit Serre, vice-président de l’association nationale des directeurs de ressources humaines.

“Tout ça va quand même beaucoup perturber les habitudes que l’on a. Les grandes entreprises qui ont de grands sièges sociaux n’envisagent pas de faire revenir leurs collaborateurs ou du moins la totalité avant novembre ou décembre. On part sur une désorganisation, ou un déséquilibre de leur entreprise pour au moins trois, quatre, cinq mois”, affirme-t-il. 

En cas de non-respect de ce protocole adressé aux entreprises, la responsabilité civile et pénale de l'employeur sera engagée.

Margaux Bédé et Laura Taouchanov avec Guillaume Descours