Dépakine: le laboratoire pharmaceutique Sanofi mis en examen pour "tromperie aggravée"

Cela faisait 3 ans qu'une enquête était ouverte sur la commercialisation de la Dépakine, cet antiépileptique prescrit à des femmes enceintes malgré les risques connus pour la santé du fœtus.

Commercialisé par Sanofi depuis 1967, la Dépakine est un antiépileptique contenant une molécule, le valporate de sodium, qui présente un risque élevé de malformations congénitales sur le fœtus s'il est pris par une femme enceinte. Et jusqu'à 4.100 enfants seraient concernés, d'après l'Assurance maladie.

Sanofi n'aurait pas suffisamment informé des risques les patientes enceintes. Cette mise en examen ouvre la voie à un procès, c'est une grande victoire pour Marine Martin, Présidente de l'Apesac, l'association qui vient en aide aux parents d'enfants concernés.

"C’est une immense satisfaction"

"Savoir que Sanofi aura à s’expliquer dans le cadre d’un procès pénal c’est l’aboutissement d’un long travail. J’espère la condamnation du laboratoire. J’ai conscience que cela va prendre des dizaines d’années et qu’ils feront tout pour éviter les procédures, louvoyer mais ce n’est pas grave je suis déterminée et combative et les savoir aujourd’hui sur le banc des accusés c’est une immense satisfaction", a-t-elle assuré à RMC

Dans un communiqué publié lundi soir, Sanofi estime que cette mise en examen permettra de démontrer qu'il a fait preuve de transparence, et respecté son obligation d'information. 

Benjamin Smadja (avec Guillaume Dussourt)