Des antivax essayent de torpiller la campagne de vaccination contre le papillomavirus au collège

La campagne de vaccination contre le papillomavirus dans les collèges de France s’apprête à débuter, le 2 octobre. Une vaccination qui concerne les élèves de 5e sur la base du volontariat. Mais certains groupes antivax essaient de torpiller cette campagne.
Les fédérations de parents d'élèves ont reçu, la semaine dernière, un “drôle” de courrier. Un collectif intitulé "Parents et citoyens France" leur a envoyé une longue lettre de trois pages dans laquelle est listé toutes leurs réticences sur cette campagne de vaccination.
Un vaccin "inutile", "à la durée de protection inconnue" qui produit de "nombreux effets indésirables", peut-on lire. “Archi-faux”, tranche un médecin à qui RMC a fait lire cet argumentaire.
“Ce vaccin est sûr, ancien, connu et efficace”, assure-t-il. “Ce collectif ne représente qu'eux-mêmes”, évacue un membre d'une fédération de parents d'élèves.
Les parents vont-ils faire vacciner leurs enfants?
Mais cela interroge sur le nombre de parents qui vont effectivement faire vacciner leurs enfants contre le papillomavirus. Difficile à quantifier pour le moment: le vaccin n'est pas obligatoire et les formulaires parentaux pour autoriser ou non la vaccination sont en train d'être récupérés par les établissements.
Une infirmière scolaire installée en Alsace confirme une certaine hésitation chez les parents. Elle note que depuis la Covid-19, une partie d'entre eux doutent de plus en plus de l'efficacité des vaccins.
Un chef d'établissement confirme ce sentiment, mais relativise en rappelant que c'est la première campagne pour cette vaccination contre les infections à papillomavirus humains.
Alors, pour tenter de rassurer, des fascicules ont été distribués aux enfants et aux parents, des réunions d'informations ont été organisées dans les établissements, et les infirmières scolaires sont pleinement mobilisées. Au ministère de la Santé, on ne se montre pas particulièrement inquiet.
“Il peut y avoir certains débats chez les parents, mais nous maintenons notre objectif de couverture vaccinale de 80% d'ici 2030”, rappelle le cabinet du ministre.
La campagne de vaccination sera menée jusqu'à la fin de l'année dans les collèges de France.
Un "courrier classique des sphères antivax"
RMC a tenté d'entrer en contact avec le ou les auteurs de cette lettre, par mail, sans réponse pour l'instant. Pour un spécialiste du complotisme, ce courrier est un classique des sphères antivax. Il y voit un groupe "un peu organisé, qui a pris le temps de contacter les fédérations et d'écrire une lettre de trois pages". Mais dans le fond, ce sont des éléments de langage que l'on retrouve chez tous les antivax boostés par la période Covid.
Ce spécialiste se demande aussi si ce groupe n'est pas proche de l'extrême droite catholique: "Cette campagne de vaccination est assez mal vue par une partie de ces groupes proches de Civitas ou La Manif pour tous".
Mais l'opposition au vaccin contre les infections à papillomavirus humains (HPV) n'est pas nouvelle. On retrouve des traces de ces opposants au HPV sur les réseaux sociaux depuis plus d'une dizaine d'années, sans que le mouvement ait l'air de prendre une ampleur particulière sur les réseaux sociaux depuis la rentrée scolaire.