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Des hôpitaux actuellement en tension: “il faut réinventer le système de santé”, pour Arnaud Robinet, président de la FHF

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En France, une cinquantaine d’hôpitaux sont actuellement en tension par manque de personnel, a indiqué Frédéric Valletoux, le ministre délégué à la Santé démissionnaire. Pour Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), plusieurs solutions existent.

Les urgences d'"une cinquantaine d'hôpitaux" français "sont actuellement en tension" par manque de personnel, a affirmé mardi 20 août le ministre délégué à la Santé démissionnaire, Frédéric Valletoux, sans préciser combien avaient dû fermer totalement ou partiellement.

Temps d'attente interminables, mesures de régulation (pas d'accès aux urgences sans appel préalable du 15), voire fermetures pures et simples: comme chaque été, des services d'urgence sont en difficulté du fait notamment d'un manque d'effectifs endémique, qui devient criant en période de vacances.

La semaine dernière, le président du syndicat Samu urgences de France, Marc Noizet, estimait la situation "au moins égale, voire pire que celle de 2023", avec "des fermetures perlées" dans une grande partie du territoire, sauf en Ils-de-France et dans quelques lieux accueillant des épreuves des Jeux Olympiques.

“Il y a un déficit de professions médicales"

Invité dans Apolline Matin sur RMC, Arnaud Robinet, président de la fédération hospitalière de France (FHF), fait état d'une "situation très contrastée et hétérogène" sur le territoire.

"Les années se suivent et se ressemblent notamment en période estivale. Aujourd'hui, la situation est comparable à celle de l'année dernière avec une disparité en fonction des territoires", explique-t-il.

Ce dernier attend la fin de la période estivale pour avoir une remontée globale et totale afin “d’affiner cette situation et les difficultés rencontrées par les établissements”. Il poursuit: "ce qui est nouveau, c’est qu’avant, les difficultés concernaient surtout les établissements de petite ou moyenne taille. Aujourd'hui, des établissements de référence sont en régulation, comme le CHU de Rennes, de Laval ou encore de Saint-Brieuc”.

Une situation qui reflète la difficulté d'accès aux soins sur l'ensemble du territoire national. Puisque les gens ne trouvent plus de médecin, ils se dirigent vers les urgences et engorgent le service.

“Il y a un déficit de professions médicales, de médecins. Nous subissons les conséquences de politiques qui ont été menées ces dernières années", ajoute Arnaud Robinet.

Avant de conclure: "Il faut mettre en place une vraie loi de programmation santé, avec une vision sur le moyen et long terme. Le Ségur a été une bonne chose, mais il faut réinventer le système de santé, le réformer et le réorganiser. Il y a des solutions que nous proposons".

"C’est un métier qui ne paye pas bien"

Hélène, infirmière, partage l’avis du président de la FHF. Dans les Grandes Gueules, ce mercredi, elle pointe également du doigt des conditions de travail compliquées et un faible salaire.

“On est en manque de personnel aussi parce que c’est un métier qui ne paye pas bien. Et il y a aussi un problème dans la formation qui se dégrade. On nous demande énormément de chose, mais on ne peut pas tout faire. On doit faire du soin, de l’administratif… C’est un métier de moins en moins attrayants par rapport aux conditions de travail”, affirme-t-elle.

Hubert, un auditeur des Grandes Gueules, lui, est très en colère contre cette situation. "Les deux derniers AVC de mon père, on a appelé le 15, le Samu a refusé de le prendre en charge jusqu’au CHU de Bayonne, car ils n’avaient pas de disponibilités”, peste-t-il. Hubert ne mâche pas ses mots: “s'ils veulent tuer les vieux, qu'ils le disent !”.

C.A