Des médecins cubains à Guingamp pour sauver l’hôpital public? L’ARS donne son feu vert

Vincent Le Meaux, président de l'agglomération de Guingamp-Paimpol, le 18 février 2024 - RMC
Ce projet serait une première en France. Ce lundi 18 mars, Vincent Le Meaux, président de l’agglomération de Guingamp-Paimpol, a indiqué à RMC que rien ne s’opposait à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor.
“Ils sont prêts sous le régime des Padhue (praticiens diplômés hors UE, ndlr), ça veut dire que ces médecins viendraient sous le statut français d’interne en médecine. Ensuite, s’ensuit une certification de deux ans”, explique-t-il à RMC.
“Cela a été confirmé par l’ARS. Maintenant, il faut que le ministère nous confirme la procédure”. Sollicitée, l’Agence Régionale de Santé Bretagne n’a pas encore répondu.
“Les praticiens cubains comme tous les praticiens à diplômes hors Union européenne (Padhue) sont bien sûr les bienvenus dans la mesure où ils s’engagent dans une procédure d’autorisation d’exercice”, précisait toutefois l’ARS Bretagne à Ouest-France le 11 mars.
Par ailleurs, le président de l’ordre des médecins des Côtes-d'Armor s’oppose farouchement au projet, défendant sa profession.
Rendez-vous le 28 mars au ministère de la Santé
Pour rappel, élus locaux, syndicats, représentants des médecins et du comité de défense de l'hôpital et directeur de l'hôpital avait discuté de cette collaboration avec l’ambassadeur de Cuba en France, Otto Vaillant, il y a un mois.
L'agglomération de Guingamp-Paimpol avait invité le diplomate, car elle a eu connaissance de "la possibilité d'envoi de médecins cubains dans le monde pour aider tant dans l'urgence que dans le temps", avait expliqué son président Vincent Le Meaux lors d'une conférence de presse à l'issue de cette rencontre, évoquant "un besoin en santé sur nos territoires".
"Si Cuba peut nous aider, ce sera très bien", a-t-il poursuivi.
"En premier lieu, nous souhaiterions faire venir des obstétriciens et des sages-femmes, puisque notre maternité est suspendue depuis quelques mois et c’est vraiment d’une tristesse innommable", avait ajouté Virginie Le Thuaut, co-secrétaire de la CGT à l’hôpital de Guingamp.
"Il y a quand même eu des accouchements au bord de la route depuis que la maternité est suspendue...", a-t-elle déploré.
Et pour cause, la maternité de Guingamp, menacée de fermeture depuis des années, a obtenu un sursis en 2018 à la demande d'Emmanuel Macron, après une forte mobilisation de la population. Mais depuis avril 2023, les accouchements y sont suspendus, faute d'un nombre de soignants suffisants.
Pour concrétiser ce projet, le président de la communauté a rendez-vous le 28 mars au ministère de la Santé. Affaire à suivre, donc.