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Déserts médicaux: les infirmiers demandent un élargissement de leurs compétences

INFO RMC. La Fédération nationale des infirmiers demande un élargissement de leurs compétences, notamment pour renouveler une ordonnance ou ajuster un traitement.

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) demande un élargissement des compétences de ses praticiens. Elle souhaite par exemple que les infirmières et infirmiers puissent renouveler une ordonnance ou ajuster un traitement. Pour l'heure, seuls les médecins sont habilités à réaliser ces actes.

Le but, pallier la pénurie de médecins alors que près d’un Français sur quatre vit dans un désert médical. Un chantier que le ministre de la Santé lui-même souhaite ouvrir et qui devrait faire grincer des dents les médecins.

À 75 ans, Yvon se sent rassuré par le passage chaque matin de son infirmier. La semaine dernière, il lui a, par exemple, donné des conseils sur ses douleurs à l'estomac. “Ça m’a évité d’aller chez mon médecin qui n'est quand même pas à côté”, assure-t-il à RMC.

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"Permettre au médecin de prendre une décision plus rapide"

C'est tout l'intérêt d'être là au quotidien selon son infirmier Gilles Chollet, pouvoir dépister l'altération de l'état de santé de ses patients. Il réclame donc de nouvelles compétences.

“Pour prendre un exemple, la prévention du risque de déshydratation à domicile. La simple prescription d’un simple examen biologique nous permettrait de revenir vers le médecin avec de nouveaux éléments diagnostiques pour permettre au médecin de prendre une décision plus rapide”, assure-t-il.

"Assurer une meilleure prise en charge des patients"

L'idée est bien d'aller plus vite et non pas de déposséder les médecins de leurs attributions selon Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers.

“Je dis aux médecins aujourd’hui, n’ayez pas peur. Il ne s’agit pas de réclamer pour les infirmiers un statut de médecin traitant, c’est plutôt d’améliorer la relation qu’on a entre nous pour assurer une meilleure prise en charge des patients et surtout un meilleur accès aux soins des patients”, appuie-t-il.

Car dans de nombreux territoires le nombre de médecins manque. Contrairement aux infirmiers présents, eux, partout en France. 

Azaïs Perronin et Maryline Ottmann avec Guillaume Descours