Deuxième vague de coronavirus: faut-il comparer la France à la Chine?
L'apparition, ces derniers jours, de plusieurs foyers de coronavirus à Pékin suscite des inquiétudes sur les risques d'une nouvelle propagation de la maladie dans le pays où elle était apparue en décembre.
"Le virus en Chine est un signal"
Mais pour les spécialistes, il s'agit d'une circulation du virus, pas d'une véritable reprise. Pour autant, le risque de deuxième vague en France n'est pas à exclure, et ce n'est pas forcément du côté de l'Asie qu'il faut regarder, selon Bruno Lima, épidémiologiste et membre du Conseil Scientifique.
"Il y a beaucoup plus de virus en Amérique du Sud, en Afrique du Sud qu’en Chine donc pour moi, c’est plus là que se trouve le danger. Ce que nous dit la Chine, c’est pas parce qu’on a une première vague qu’on ne peut pas en avoir une deuxième, même quand il fait chaud, même quand c’est l’été. Le virus a une amplification qui joue en fonction de la saison. Il diffuse moins bien l’été que l’hiver. Le virus en Chine est un signal. Elle peut éventuellement repartir chez nous comme elle est repartie dans d’autres endroits. Il y a vraiment un enjeu important pour maintenir un certain nombre de mesures barrières d’hygiène qui vont nous permettre de contrôler ça. Et ça, on sait le faire" affirme le spécialiste.
"Le message de se faire tester, n’est pas encore suffisamment passé dans la population"
Les membres du conseil scientifiques se sont aussi penchés sur la question du dépistage en France.
Pour le professeur Jean-François Delfraissy, la France a rattrapé son retard sur le nombre de tests mais il craint une baisse de régime des dépistages en raison de l'arrivée de l'été.
"On est actuellement capable d’avoir un nombre de tests en France qui est largement équivalent à celui de l’Allemagne. On a rattrapé le retard. Parmi l’ensemble des plateformes à la fois publiques, privées, il y a une certaine forme de sous-utilisation. Donc il y a deux messages: le message de se faire tester, n’est pas encore suffisamment passé dans la population et le second est que tout ce système de plateformes, de tests, arriver à pourvoir faire 80.000 tests par jour, surtout ne le perdons pas pendant l’été" estime le président du Conseil scientifique.