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En pleine crise sanitaire, la consommation d'anxiolytiques fait un bond en France

Selon une étude de l'Assurance maladie, il y a eu une augmentation des 5% pour les anxiolytiques et les somnifères, ce qui révèle l'angoisse qui existe aujourd'hui.

Cela fait maintenant trois ans que l'assurance-maladie et l'autorité nationale de sécurité du médicament étudient la consommation de médicaments en France. Leur dernière étude publiée vendredi est particulièrement intéressante en cette période de crise sanitaire et crise économique.

Et c'est vrai que cette ambiance de rentrée 2020, Sylvie et Mathilde, ne la vive pas très bien. 

“C’est vrai que c’est un peu stressant. Ce qu’on vit est assez surréaliste, c’est un peu chaotique. On subit plus qu’on décide”, indiquent-elles. 

Alors elles n'en sont pas allées jusqu'aux médicaments. “Moi, je me suis mis au yoga, ça me calme”, indique la première. “Moi, j’écoute de la musique, ça m'apaise”, ajoute l’autre.

Augmentation de la consommation d'anxiolytiques

À l'inverse pour la première fois, Léa, étudiante a pris quelques somnifères récemment. Trop de doutes pour bien dormir. “On se pose des questions en permanence. On a tous peur de contaminer nos parents, nos grands-parents. On ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer”, affirme-t-elle. 

Entre juillet et septembre, ce sont un million de médicaments anxiolytiques supplémentaires qui ont été consommés. Le professeur Alain Weill, a dirigé l'étude qui montre cette évolution. Il voit plusieurs raisons à cette surconsommation de médicaments. 

“L’isolement, les difficultés financières, professionnels, les problèmes d’insertion professionnelle, scolaire et puis aussi, les familles qui sont touchées par la maladie, ou la peur d’être malade”, énumère-t-il. 

Et le professeur s'inquiète, cette consommation de médicaments n'est pas anodine. Sur la longueur, elle peut entraîner une dépendance dont il est difficile de sortir.

Thomas Chupin avec Guillaume Descours