Environnement: 98% des élèves de la région PACA respirent un air pollué, situation critique en ville

En région Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2023, 98% des élèves respirent un air pollué dans les écoles. Un chiffre alarmant que dévoile l'association Respire lundi, dans l'une de ses nouvelles études. Après avoir étudié les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, elle se base sur les relevés des niveaux de pollution de l’air aux abords des 2.763 établissements scolaires de la région PACA, de 2012 à 2023.
"La quasi-totalité des établissements (98%) dépassent les seuils de recommandation de l'OMS sur les particules fines" est-il précisé dans l'étude.
Pour bâtir sa carte interactive, Respire a procédé par modélisation, à partir des relevés publics d’Atmo Sud, l’observatoire de la qualité de l’air dans la région. 3 polluants ont été étudiés : le dioxyde d'azote (NO2), les particules fines (PM10) stagnantes qui aggravent les effets cardiaques et pulmonaires pouvant créer des inflammations. Ainsi que les autres particules fines (PM2) encore plus petites et plus dangereuses, car elles pénètrent plus profondément et durablement le système respiratoire.
Plus de 900.000 écoliers concernés
L'étude démontre que l’immense majorité des élèves provençaux sont soumis à des niveaux très importants de polluants. Ce sont même plus de 9000.000 écoliers, collégiens et lycéens, qui respirent quotidiennement un air pollué aux particules fines et au dioxyde d'azote, selon cette étude.
Une situation critique surtout dans les grandes villes. Les établissements scolaire de Marseille et de Nice se situent en moyenne "deux fois au-dessus des seuils" de recommandation de l'OMS. Et les villes en cuvette comme Gap et Avignon souffrent de leurs spécificités géographiques, qui accentuent la pollution stagnante.
Des risques sur la santé
Et ce n'est pas sans risques: développement de maladies respiratoires, d’allergies, voire de leucémies par exemple. Les polluants ont, en effet, un impact néfaste sur la santé des plus jeunes. Selon l'association, les particules fines et le dioxyde d'azote sont responsables "de 12% à 20% des nouveaux cas de maladies respiratoires chez les enfants chaque année".
Ce sont les trafics routiers et maritimes très denses dans la région, ainsi que le chauffage au bois, qui sont les 3 sources majeures de cette pollution atmosphérique. Interdire les cheminées à foyers ouverts et piétonniser les rues devant les écoles sont présentés comme les principaux leviers pour assainir l'air des établissements scolaires selon l'association Respire.
L'étude note, malgré tout, que "les concentrations moyennes de polluants ont diminué ces dix dernières années à Marseille, Aix-en-Provence, Nice, Cannes, Toulon, Avignon et Gap".