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Eric Caumes prévient: "On va vivre avec ce coronavirus jusqu’à la fin des temps"

Le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris que lorsque l'immunité collective sera atteinte, le virus sera plus banalisé comme peut l'être la grippe par exemple.

Mercredi dans son interview télévisée, le président de la République, Emmanuel Macron a prévenu les Français. “Il va falloir vivre avec ce virus au moins jusqu’à l’été 2021”, a-t-il indiqué. 

Pour le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le président de la République n’a pris aucun risque dans sa déclaration. 

“On va vivre avec ce coronavirus jusqu’à la fin des temps. Il va intégrer les autres coronavirus que l’on connaît déjà depuis des décennies voire des siècles. Il y en a quatre qui circulent parmi nous depuis des siècles. Le dernier est arrivé il y a un peu plus d’un siècle”, explique-t-il. 

Il estime que pour l’instant le principal problème, c’est le nombre de personnes immunisées. “Là le problème, c’est que peu de personnes sont immunisées. Il y a environ 5 à 10% de la population mondiale qui est immunisée. Et il faut que 80% de la population au moins soit immunisée pour que le virus arrête de circuler de façon intense”, explique-t-il. 

Pas d'immunité collective avant longtemps ?

Mais s’il faut atteindre l’immunité collective, alors pourquoi autant de mesures restrictives comme le couvre-feu, le confinement en mars, les masques? Selon Eric Caumes, c’est une stratégie assumée pour éviter une saturation du système de santé. Il y voit malgré tout une situation paradoxale. 

“C’est un des paradoxes de cette crise. On voit que les Brésiliens ont par exemple laissé circuler le virus et dans certains endroits, ils ont déjà atteint l’immunité collective et de l’autre côté vous avez le contre-exemple avec Singapour, Taiwan, qui refusent de laisser circuler le virus. Nous, on est entre les deux”, explique-t-il. 

Avec la stratégie du gouvernement, l’immunité collective devrait prendre encore du temps avant d’être atteinte. 

Guillaume Descours