Etes-vous favorable à la PMA post-mortem?

Aujourd’hui, quand l’homme décède, une femme ne peut pas utiliser le sperme de son conjoint et c’est la fin du projet parental. La nouvelle loi permettrait à une veuve de faire appel à un autre donneur pour avoir un enfant mais toujours pas d’utiliser les gamètes de son compagnon décédé.
Ce n’est pas cohérent pour certains députés qui veulent déposer une série d’amendements pour modifier le texte et autoriser la PMA post-mortem jusqu’à deux ans après le décès de l’homme. Une démarche encouragée par Caroline Mécary, avocate au barreau de Paris et spécialiste du droit des familles.
"Une femme veuve doit pouvoir décider si elle utilise les gamètes de son mari décédé"
"C'est totalement incohérent de permettre à une femme célibataire d’avoir recours au don de gamètes et de ne pas permettre à une veuve d'avoir recours celles de son mari décédé.
Elle ne pourra pas les utiliser ad vitam eternam. On pourrait même ajouter comme autre garantie que l'époux donne son accord avant qu'il ne décède. Tous ces garde-fous font qu'une femme veuve doit pouvoir décider si elle utilise les gamètes de son mari décédé"
"Il y a quelque chose de tout à fait morbide dans cette affaire"
On parle là d’une dizaine de cas en quinze ans selon la ministre de la santé, Agnès Buzyn qui s’inquiète des risques pour la construction de l’enfant et des risques de pressions familiales sur les veuves. Et puis parce que c’est une technique « morbide » avancent les opposants comme le médecin Raphael Nogier, à la tête d’une association proche de la Manif pour Tous.
"Il y a quelque chose de macabre dans cette affaire et c’est un peu Jurassic park. On irait chercher les gamètes d'une personne totalement disparue pour essayer de la faire revivre à travers un enfant, qui sera orphelin de père. Il y a quelque chose de tout à fait morbide dans cette affaire"
La PMA post-mortem est autorisée en Belgique et en Espagne. Quelques cas font jurisprudence en France : le premier en 1984, le plus récent en 2016. La justice l’a autorisé à une femme qui avait perdu son mari pendant sa grossesse, puis son bébé, quelques jours avant le terme.