Explosion des antidépresseurs: "La France abandonne sa jeunesse", l’avis tranché d’Arthur Chevallier

La consommation d’antidépresseurs explose chez les jeunes, mais ils n’y sont pour rien. L’avis tranché de l’écrivain et éditeur Arthur Chevallier ce jeudi sur RMC, c’est que, depuis le Covid, la France a décidé de les sacrifier.

Selon une enquête, la consommation d’antidépresseurs explose chez les jeunes: + 63% chez les 12-25 ans entre 2019 et 2023. C’est proprement délirant. Mais c’est l’ensemble de la société qui est responsable de ce mal-être. Et une des premières causes de cette catastrophe, ce sont les confinements du Covid. Cette mesure qui était présentée comme évidente pour les personnes âgées a eu des effets désastreux sur les plus jeunes qui, eux, auraient pu rester en liberté. En les empêchant d’aller à l’école et de voir leurs amis, on les a privés de lien social. A cet âge-là, ça détruit le cerveau. Ils le payeront toute leur vie.

Il fallait bien protéger les personnes âgées, les plus vulnérables. Il ne faut pas opposer les jeunes aux vieux. Mais il ne faut pas non plus oublier que les jeunes sont eux aussi vulnérables. Comme ils ne votent pas, ou peu, tout le monde se fiche de ce qu’ils pensent ou de ce qu’ils ressentent. D’un point de vue politique, ils ne sont pas rentables. Tout ce qui est décidé va donc contre leurs intérêts. Et on leur complique la tâche dès le début. L’université est laissée à l’abandon. Leur avenir n’est pas non plus radieux. Même si la réforme des retraites est nécessaire, c’est quand même une mauvaise nouvelle: travailler plus longtemps pour payer les retraites de ceux qui ont pu partir plus tôt. Avouez que, dit comme ça, ça ne fait pas rêver.

L'avis tranché d'Arthur Chevallier : Société française, la jeunesse abandonnée ? - 05/09

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Quand la France critique sa jeunesse, elle s’en prend en fait à elle-même

La solidarité, c’est aussi ça un pays. Mais un pays, c’est aussi l’avenir, et fabriquer des générations de dépressifs ne va pas aider la France. On répète que les jeunes sont de plus en plus mauvais à l’école, qu’ils ne veulent pas travailler, qu’ils ne croient plus en rien, bref que ce sont des bons à rien et des feignasses. Admettons que ça soit vrai. A qui la faute? Ils sont nés bêtes peut-être? Quand la France critique sa jeunesse, elle s’en prend en fait à elle-même. A ses échecs, à son impuissance et au peu de d’énergie et d’argent qu’elle met dans la préparation de son avenir. Vivre dans le passé, ça n’a rien de français.

La France abandonne tout bonnement sa jeunesse. Et c’est d’autant plus idiot qu’elle se tire une balle dans le pied. La France tire sa gloire de la jeunesse. Nous avons fait une révolution en 1789 pour rajeunir le monde, nous avons porté au pouvoir Napoléon Bonaparte, un type qui avait à peine 30 ans et qui a dominé l’Europe. Nous avons été le modèle de la liberté, de l’insolence, de l’audace. Ces qualités, la jeunesse les porte en elle. Mais pour les mettre en œuvre, elle a besoin de confiance. Eux aussi ont souffert du Covid, et eux aussi en sont des victimes. A leur façon et malgré eux, ils ont combattu et ont payé le prix le plus fort, celui de leur avenir. Les aider aujourd’hui, ce n’est pas de la compassion, c’est de la reconnaissance.

Arthur Chevallier