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Faut-il payer 5 à 20 euros de plus sur les mutuelles pour aider les personnes dépendantes?

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Le président de la Mutualité française, Eric Chenut, est venu expliquer sur RMC ce mercredi pourquoi il estime qu'il faudrait augmenter les cotisations de 5 à 20 euros pour aider les personnes dépendantes.

Comment faire face au vieillissement de la population? Alors que cette tendance s'accélère en France, et que le financement des dépenses sociales devient un vrai problème de société, le président de la Fédération nationale de la Mutualité française, Eric Chenut, propose la mise en place d'une cotisation mensuelle supplémentaire pour aider les personnes en situation de dépendance.

Concrètement, chaque mois, les Français qui ont une complémentaire santé verseraient entre 5 et 20 euros de plus à leur mutuelle, "une couverture dépendance", afin de créer "une rente mensuelle de 300 à 500 euros" pour les personnes dépendantes. Et ce, malgré l'augmentation "classique" à venir l'année prochaine, jusqu'à +9,5% selon la mutuelle, à cause de la nette hausse des dépenses de santé.

"C'est la solution pour que ça coûte le moins cher à la société", estime-t-il sur RMC, dans Apolline Matin.

Selon Eric Chenut, notre système de santé a besoin de "réformes structurelles" et de "mesures immédiates" pour faire face à l'explosion des maladies chroniques et de la dépendance. "Il n'est plus possible de procrastiner" car les plus de 75 ans représenteront 15% de la population d'ici 2040 (contre 9% aujourd'hui).

"Si on ne met pas en place ces mécanismes, chaque famille sera renvoyée à elle-même", poursuit-il.

Le parti-pris : Des mutuelles plus chères pour financer la dépendance ? - 25/09
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"Une question de solidarité"

Une mesure jugée "urgente" donc pour la Mutualité française, alors qu'il y a un 1,2 million de personnes en situation de dépendance, mais qui n'est pas au goût de tout le monde. Avec 1.700 euros de revenus et quatre enfants à charge, à chaque fin de mois, Aminata compte le moindre centime. Alors pour elle, trouver de quoi aider les personnes en situation de dépendance est compliqué.

"J'ai du mal à m'en sortir", concède-t-elle. "Nous demander de payer encore pour des personnes... A mon avis, c'est à l'Etat de s'occuper de ça", juge-t-elle.

A 82 ans, Alain a lui une retraite confortable. Il ne rechignerait donc pas à mettre la main à la poche, "une question de solidarité", selon lui. Mais pour lui, il ne faut pas l'imposer à tout le monde, pour ne pas appauvrir les classes moyennes.

"Une idée fainéante", tacle un spécialiste

Alors, comment savoir qui faire payer? Pour Patrick, de toute façon, "ça sortira de la poche des Français au final". Il prône donc une meilleure répartition des impôts. Spécialiste des questions de santé, l'économiste Frédéric Bizard considère lui que cette idée de cotisation mensuelle est une solution de facilité.

"Plutôt que de refonder le modèle, on pérpétue les failles du système existant... Je trouve cette idée, pardonnez-moi l'expression, très fainéante", tacle-t-il.

Et pour lui, cette mesure provoquerait un phénomène de démutualisation chez les Français, qui payent dejà très cher leur complémentaire santé.

Ameline Lavechin et J.A.