Fermeture d'un hôpital psychiatrique à Marseille, les patients craignent le pire: "Ça signifie la mort"

Une unité d'hospitalisation devrait bientôt fermer dans l'unique hôpital psychiatrique des quartiers Nord de Marseille. Le nombre de lits serait divisé par deux. L'hôpital Edouard-Toulouse, dans le 15e arrondissement de la cité phocéenne, ne pourrait donc accueillir plus que 24 personnes, pour couvrir les besoins de plus de 130.000 habitants.
Des soignants ont manifesté mardi et tentent d'éviter la fermeture de cette unité. Originellement prévue pour fin septembre, elle est désormais repoussée d'un mois. D'après les syndicats, c'est la troisième tentative de fermeture de cette unité, et 25% des "pavillons" ont disparu en 20 ans.
"Je n'en dors pas"
Hospitalisée depuis six mois, Echata souffre d'une dépression et d'un trouble bipolaire. Elle est persuadée de perdre sa place en psychiatrie en cas de fermeture. "Si je n’ai plus de place ici, ça signifie la mort. Si j’ai un moment de crise, je peux faire une connerie, me suicider… Ça m’angoisse, ça m’inquiète, je n’en dors pas", confie-t-elle au micro de RMC.
Angélique, elle, y est depuis un an et demi. Elle a découvert la fermeture grâce à la mobilisation des syndicats. "C’est désastreux. Où vont aller tous ces gens ? Les patients vont être abandonnés", s'alarme-t-elle.
Certains patients sont "des électrons libres", avertit FO
Pour Olivier Boyer, secrétaire général du syndicat Force ouvrière de l'hôpital, c'est aussi prendre le risque que des drames se produisent : "On voit dans les faits divers, certaines personnes sont suivies en psychiatrie. On voit des personnes dans la rue qui sont délirantes, ce sont des électrons libres", s'inquiète le syndicaliste.
Une fermeture temporaire assure la direction, exclusivement motivée par l’absence de médecins et non pour faire des économies, dit-elle.
Un préavis de grève a été déposé pour lundi. En attendant, chaque soignant vient en aide pour maintenir l'unité psychiatrique ouverte.