Fromages contaminés: "Les rappels arrivent trop tard", dénonce l'association FoodWatch

Fromages de chèvre, gorgonzola, camembert, brie... Plus de 40 lots de fromages produits dans une usine en Creuse ont été rappelés pour suspicion de contamination à la bactérie Listeria. Des produits vendus via les marques distributeurs des grandes surfaces comme Lidl, Leclerc ou encore Carrefour. Le gouvernement a établi, lundi, un "lien possible" entre ces produits et 21 cas de listériose, dont deux décès.
De quoi inquiéter les consommateurs comme Philippe. Ce dernier a appris à la télévision que l'un des fromages qu'il avait achetés présentait des risques pour sa santé. "Heureusement que j'ai eu l'info parce que je suis effectivement dans ce qu'on appelle les populations fragiles. Je suis en rémission d'un cancer. On ne sait jamais. La listériose c'est très grave", explique le consommateur.
La listériose peut effectivement être mortelle. Surtout chez certains publics à risque. "Les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées ou les personnes de plus de 70 ans. Le risque, c'est des septicémies, des atteintes cérébrales, et ces formes-là ont une mortalité importante de 20 à 30%", prévent Anne-Claude Crémieux, infectiologue.
Des rappels trop tardifs ?
Le gouvernement appelle à la plus grande prudence. Au moindre doute concernant un produit dans son frigo, le consommateur doit le ramener en point de vente, et ne surtout pas le consommer.
Ces fromages ont été commercialisés jusque samedi dernier avant d'être rapelés en début de semaine. Pour Camille Dorioz, directeur des campagnes chez FoodWatch, c'est une grave erreur: "Les rappels arrivent trop tard, une fois que les produits sont consommés. On peut se demander pourquoi les rappels ont mis si longtemps à venir sur le marché, pourquoi entre la fin de la commercialisation et le rappel il y a quatre jours de battement."
"Les industriels doivent aller plus vite. L'État doit les forcer à aller plus vite, et doit les sanctionner s'ils ne font pas bien leur travail de rappel", insiste Camille Dorioz.
D'autant plus que cette situation aurait pu être évité, selon l'organisme, puisqu'en juin dernier, l'entreprise avait déjà rappelé plusieurs fromages pour le même motif. Les autorités sanitaires s'inquiètent d'une potentielle contamination dans le lait utilisé pour fabriquer ces fromages commercialisés.