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Hausse des prix: les Français se tournent vers des produits de moins bonne qualité

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Avec une hausse conséquente des prix des produits alimentaires, certains consommateurs se tournent vers des produits moins chers, et souvent, de moins bonne qualité. Une conséquence non sans risque, alors que la Ligue contre l'obésité a publié un rapport inquiétant lundi. Le nombre de cas d'obésité en France est passé de 8,5 % en 1997 à 17% en 2023.

Alors que les prix de l'alimentaire se sont envolés, de nombreuses familles se retrouvent à compter à l'euro près. Il faut désormais faire des choix et certains produits frais sont délaissés au profit d'autres moins chers.

"Mon budget ne me permet pas de continuer comme je faisais avant", explique Christine, rencontrée devant un supermarché des Hauts-de-Seine. Avant, elle mangeait régulièrement de la viande comme les côtes de porc, ou des fruits et légumes. C'est désormais terminé.

"Malheureusement, je vais manger une quiche qui va me coûter deux euros et je vais prendre un bout de pain avec une tranche de jambon. Maintenant j'essaye de faire des économies au plus", ajoute-t-elle.

Elle n'est pas la seule dans ce cas. Sheima, maman de deux enfants, se rend davantage dans les fast-foods comme McDonalds.

"Ils [les enfants] pensent que le Mcdo c'est devenu classique. Avant on y allait par plaisir, alors que là, on y va des fois par nécessité, ça me revient moins cher. En prenant un menu enfant à 4 euros qui contient une boisson, des frites et un sandwich, vous êtes sûr d'avoir, entre guillemets, un repas complet", souligne-t-elle.

Un constat que regrette Geoffrey, boucher et auditeur de RMC.

"Quand j’entends une dame dire qu’elle va à McDonald's parce qu’elle n’a pas le choix ça me choque. C’est grave qu’à l’heure actuelle, on dise, je vais au McDonald's pour que mon enfant il ait une boisson, une frite et un steak haché. On ne peut pas continuer comme ça. Je ne fais plus mon métier avec plaisir parce que quand vous augmentez la viande, les gens ne viennent plus avec la flamme de dire ‘tiens, je vais prendre du plaisir ce week-end à cuisiner’. Nous maintenant les gens font leurs courses avec une épée de Damoclès", indique-t-il.

Il constate tous les jours des changements dans ce que ses clients consomment. "Les prix de la viande ont flambé et le pire ce n’est pas sur le bœuf, c’est sur la volaille et le porc. C’étaient les viandes qui étaient les plus accessibles parce que moins cher et maintenant, on sent bien que les gens font des arbitrages. Le faux-filet, le rumsteck, c’est un peu plus noble, ça se vend beaucoup moins", explique-t-il.

Des astuces pour mieux manger, à bas prix

Mais pour Caroline, auditrice, la solution n'est pas de se tourner vers les fast-foods. Elle appelle au contraire à cuisiner.

"J’invite vraiment les gens à faire tout maison. Ce n'est même pas de l’organisation, c’est juste de prendre du temps. Arrêtez de scroller, arrêtez de regarder Netflix et faites la cuisine. Nous, on s’y met à deux tout le week-end, je peux vous dire qu’il y a à manger pour la semaine. Hier soir, on a fait un plat tout simple, des spaghettis bolognaises. Pour moins de 30 euros, on en a pour 10 plats", assure-t-elle.

Pour autant, certaines astuces peuvent permettre de dépenser peu et de bien manger. "Les surgelés et les conserves aujourd'hui valent moins chers que les autres produits, explique Jean-Michel Cohen, nutritionniste. En termes nutritionnels, c'est quasiment équivalent au frais, voire pour le surgelé, de temps en temps, c'est supérieur".

D'après lui, cette détérioration des habitudes alimentaires aura des répercussions à long terme.

Les changements des modes de consommation ont déja un impact. D'après une étude publiée ce lundi par l'Inserm, 47 % des Français pèseraient un poids trop élevé par rapport aux recommandations médicales. Parmi eux, un sixième des Français (17%) serait obèse, c'est-à-dire à un niveau de poids considéré comme maladif par opposition à un simple surpoids. Enfin, le nombre de cas d'obésité augmente le plus vite chez les 18-24 ans: il a presque doublé en huit ans.

La rédaction avec Léna Marjak