"Ici, ça va mourir": les habitants de Baigneux-les-Juifs en peine après le départ de leur médecin

Après le départ de son médecin traitant, Baigneux-les-Juifs (Côte-d'Or) tente tant bien que mal de trouver son remplaçant. Le maire a notamment distribué un flyer aux élèves des écoles de médecine voisines.

La commune de Baigneux-les-Juifs, en Côte-d’Or, ne sait plus quoi faire pour convaincre un soignant de s’installer dans leur commune. Le seul médecin traitant installé depuis 35 ans vient de partir à la retraite. La situation inquiète grandement les 200 habitants du village.

“Il y avait la plaque du médecin et elle a été ôtée”, raconte Didier Robin, maire de la commune, en montrant le lieu de l'ancien cabinet avec une petite pointe d'amertume.

Le docteur a laissé derrière lui un carnet de consultations bien rempli: 1.600 patients, surtout des visites à domicile pour les personnes sans mobilité, avance l’édile.

A quelques pas, Elisabeth est centenaire et ancienne patiente du médecin. “Plus j’avance en âge, plus j’ai besoin d’un docteur”, dit-elle. “S’il arrive quelque chose à maman, qui vais-je appeler?”, s’interroge Michèle, sa fille, assise à côté d'elle.

Menace sur la pharmacie

Certains ont décidé de ne plus rester dans l'attente et de s'adresser à d'autres soignants. Gilles, le voisin d'Elisabeth, cherche d’ores et déjà un nouveau praticien, peu importe les kilomètres qu’il doit parcourir. “On n’a plus le choix. Ici, ça va mourir. La pharmacie risque de fermer”, explique-t-il.

“La clientèle du médecin traitant du village représente quand même les deux tiers de notre activité. On verra si on peut garder les employés, avant d’envisager une fermeture”, confirme Véronique, la pharmacienne.

Face à l'urgence, le maire a distribué un flyer aux élèves des écoles de médecine environnantes. Il tente de les convaincre.

“La municipalité prendrait un an de loyer à sa charge”, affirme l’édile. Une proposition qui n'a pas encore trouvé preneur. “On a pas eu de prise de contact et de visite du village, mais on ne désespère pas”, rassure Didier Robin.

Inès Zeghloul